La montée de la tension et les craintes par rapport à une éventuelle opération militaire ou une attaque contre tels ou tels sites ont provoqué la fuite des investisseurs en direction des «havres sûrs», même si les pertes de capital étaient modestes car le marché est déjà fatigué de cette situation tendue et ne croit pas que la pression perdurera.
Un nouvel essai nucléaire nord-coréen a été rapporté dimanche matin.
Ces actions de Pyongyang pourraient être qualifiées de communiqué officiel sur les essais réussis, et il s'adresse à Washington et à ses alliés.
Le président américain Donald Trump a annoncé que les actions et les déclarations nord-coréennes étaient hostiles et dangereuses pour les Etats-Unis. Il n'a pas nié non plus l'éventualité d'une attaque de l'armée américaine contre la Corée du Nord en répondant: «On verra.»
Les agissements de Pyongyang ont déjà été condamnés par la Corée du Sud, le Japon, la Chine et la Russie. De nombreux pays appellent à durcir les sanctions contre la Corée du Nord.
Le Japon est le plus grand pays créancier du monde, et les traders pensent que les investisseurs japonais rapatrieront leurs fonds en période de crise en stimulant ainsi le yen. Certains pensent également que les actifs japonais garderont leur valeur et resteront forts même si une véritable guerre se déclenchait en Asie.
Le Nikkei japonais a chuté de 0,9%, le plus grand indice MSCI des actions de l'Asie-Pacifique en dehors du Japon a fléchi de 0,4%, alors que l'indice principal de la Corée du Sud a diminué de 0,6%.
Les analystes notent que la situation avec la Corée du Nord rappellent les mauvais films d'horreur où les moments de calme s'alternent avec des actions terrifiantes. Cela fait évidemment pression sur le marché, mais en l'absence d'activités militaires, ce dont beaucoup doutent, la tension s'apaisera dans quelques jours.
Les contrats d'E-Mini pour S&P 500 ont baissé de 0,3%, même si les marchés américains seront clos lundi à cause de la fête du travail.
L'or a déjà regagné la barre de 1.340 dollars l'once.
L'indice de la peur VIX affiche également des changements significatifs à cause de la situation autour de la Corée du Nord.
Quel est le but de la Corée du Nord
La Corée du Nord a réalisé ses premiers essais nucléaires en 2006, même si la puissance de l'explosion était si faible que certains experts doutaient que l'explosion était réellement nucléaire.
Six essais ont été organisés au total, y compris le dernier, et tous ont été fermement critiqués par la communauté internationale. Et ces agissements ont valu à Pyongyang des sanctions.
De toute évidence Kim Jong-un a l'intention de faire clairement comprendre à tout le monde qu'il ne compte pas cesser ou limiter de quelconque manière son activité en matière d'élaboration de l'arme nucléaire malgré toute la pression.
Et pour la communauté internationale cela pourrait représenter une menace car le programme avance manifestement vite, alors que tous les facteurs de pression, dont les sanctions, l'isolement et les menaces militaires, n'ont pratiquement pas du tout influencé Pyongyang.
Nombre d'experts pensent que la Corée du Nord n'utilisera pas son arme immédiatement. Les analystes supposent que Kim Jong-un place la survie de son régime au-dessus de tout le reste et sait que l'usage de l'arme nucléaire déclencherait une guerre qu'il ne pourrait pas gagner.
Mais l'arme nucléaire apporte à la Corée du Nord un argument de poids lequel tous les autres acteurs de la région devront prendre en compte. Et cela accroît considérablement le poids et les capacités de Pyongyang.
La Chine dans la position la plus difficile
La tentative de renforcer la pression économique paraît être le scénario le plus probable aujourd'hui, comme l'indique la déclaration de Trump qui se dit prêt à bloquer toute coopération commerciale avec les pays «en affaires» avec Pyongyang.
C'est une allusion claire à Pékin étant donné que les deux tiers des échanges nord-coréens sont liés à la Chine, et certains analystes estiment que Pékin pourrait faire bien plus pour affaiblir l'activité économique de la Corée du Nord.
Effectivement, la Chine pourrait en faire davantage mais elle n'a pas l'intention de recourir aux sanctions sévères. Plus tôt cette année la Chine a déjà suspendu les importations de charbon de Corée du Nord, et très récemment le ministère chinois du Commerce a interdit aux entreprises et aux citoyens nord-coréens de faire des affaires en Chine.
Mais une forte détérioration de la situation économique en Corée du Nord pourrait déstabiliser le régime de Kim Jong-un, ce qui serait un coup dur pour le Japon, la Corée du Sud et la Chine. Certains analystes ne comprennent pas le risque de l'effondrement du régime nord-coréen actuel. Si le pays était déstabilisé, des foules de réfugiés se lanceraient aux frontières, notamment avec la Chine. La population nord-coréenne dépasse 25 millions d'habitants, ce qui sera suffisant pour provoquer une crise migratoire asiatique.
Pékin ne doute pas qu'en provoquant cette crise les USA n'aideront pas à gérer le problème de ces réfugiés. En fait, la Chine restera seule à seule face à ce problème, même si le Japon et la Corée du Sud seront également impactés.
En outre, la Corée du Sud étant un allié proche des USA pourrait dans ce cas s'avancer significativement vers les frontières de la Chine.
Le maintien de la stabilité en Corée du Nord est primordial pour la Chine aujourd'hui car cet automne se tiendra le 19e congrès du parti communiste chinois où le président Xi Jinping devrait renforcer son pouvoir.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.