La situation en matière de droits de l'homme demeure fort préoccupante au Brésil où les quilombolas, des descendants d'esclaves en fuite, veulent récupérer les terres occupées et cultivées jadis par leurs ancêtres et s'organisent en ce sens pour obtenir des titres de propriété foncière.
«Le Brésil reste en fait une colonie. Il y a dans le pays une puissante caste de politiciens et de commerçants très étroitement liés entre eux qui s'applique à priver les autochtones et les quilombos de tous leurs droits. C'est une politique de génocide», a constaté Paulo Cesar Santos dans un entretien accordé à Sputnik.
Et d'ajouter que les autorités ne se souciaient que de garantir la protection juridique du gros capital, les grands propriétaires terriens ayant toujours été très influents au Brésil.
«Comme résultat, la paralysie, voire la dissolution des structures de contrôle sur les colonies d'ethnies autochtones et les quilombos. […] Ce processus s'est accéléré en 2016, avec le lancement de la discussion sur l'amendement 215 à la Constitution que le peuple qualifie d'amendement de la mort ou d'amendement du génocide», a poursuivi M. Santos.
Selon ce dernier, il s'agit de transmettre au Congrès le pouvoir de démarquer les terres appartenant aux peuples autochtones du Brésil pour y construire entre autres des fabriques et des entreprises minières et pétrolières.
«Avec la destitution, il y a un an, de la Présidente Dilma Roussef, on observe un processus extrêmement douloureux d'adoption de lois et de fermeture des organismes chargés de la protection de la population autochtone et de couleur du pays. On est somme toute en passe d'adopter une politique contraire aux intérêts des paysans», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
La population des quilombos est composée en grande majorité de descendants d'esclaves originaires d'Angola, mais aussi de descendants d'Africains métissés, d'Indiens et de blancs (déserteurs ou paysans sans terre).