Jean-Claude Juncker soupçonne le président turc Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il entretient d'ailleurs de «bonnes relations», de vouloir pousser l'Europe à «dire qu'elle veut mettre un terme aux négociations» et déplore que la Turquie s'éloigne de l'Europe.
«La Turquie s'éloigne à pas de géant de l'Europe », a déclaré M. Juncker, cité par l'AFP, lors d'un discours devant les ambassadeurs de l'Union européenne.
Cela est d'autant plus inquiétant qu'une majorité de pays européens craint de provoquer une rupture définitive avec un partenaire-clé sur le dossier migratoire.
«La responsabilité entière est du côté turc», a-t-il résumé.
Il y a un peu plus d'un mois, rien ne présageait qu'un fossé allait se creuser entre la Turquie et l'UE, et le président de la Commission européenne était plus optimiste.
«Je souhaite que la Turquie continue à se rapprocher de l'Europe» au lieu de s'en éloigner, a-t-il titré son article publié par Libération à l'occasion de l'anniversaire du putsch raté en Turquie.
La tentative de coup d'État a eu lieu en Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Au moins 240 personnes ont été tuées et 2.000 autres blessées lors des affrontements qui ont eu lieu principalement à Ankara et à Istanbul.
Dans le cadre de la vaste campagne de purges qui a suivi la tentative de putsch de juillet 2016, 50.000 personnes ont été arrêtées et 150.000 professeurs, juges, militaires et autres membres de la fonction publique ont été suspendus de leurs fonctions.