Manifestations anti-tourisme: bientôt le tour de la France?

© AFP 2024 Alain JocardLa Tour Eiffel à Paris
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Alors que les mouvements anti-tourisme gagnent du terrain dans plusieurs villes d'Europe prisées des vacanciers, la France pourrait-elle devenir la prochaine à exiger des mesures de répression concernant le tourisme de masse afin de maintenir l’équilibre?

L'industrie du tourisme en France vient de commencer à se redresser après avoir subi une baisse suite aux attentats terroristes de 2015. En 2006, le pays avait attiré près de 83 millions de visiteurs, ce qui lui avait conféré le titre de première destination touristique mondiale.

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"Vous n'êtes pas les bienvenus", rejet du tourisme de masse en Europe
Mais les Français, et en particulier les habitants des régions côtières, se satisferont-ils de voir à nouveau leur population gonfler massivement au cours de la période estivale?

Selon les récentes statistiques de l'Insee, plus de 6.000 villes ont vu leur population plus que doubler pendant la dernière saison touristique, ce qui a pu causer des problèmes liés aux embouteillages, aux longues files d'attente pour aller chez le médecin, pour garer sa voiture ou pour avoir son plat au restaurant par une bonne soirée d'été.

Qui plus est, dans plusieurs villes et villages côtiers de l'Hexagone, le nombre de places destinées aux touristes est parfois dix fois supérieur à celui des habitants.

C'est par exemple le cas de Germ, une localité des Pyrénées où 96% des logements sont des résidences secondaires. La population du village est ainsi multipliée par 150 pendant la saison touristique.

Selon le «taux de fonction touristique», indicateur créé pour mesurer l'intensité touristique, Germ peut accueillir au maximum 6.121 visiteurs pour 41 habitants (chiffre obtenu en faisant le rapport entre la capacité d'hébergement d'une commune et son nombre d'habitants permanents).

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Les petites villes ne sont pourtant pas les seules à être concernées par ce phénomène. Ainsi, pendant la saison touristique, la population du cap d'Adge (où les logements secondaires ou occasionnels représentent 70% des habitations) est souvent multipliée par 9, tandis que celle de Cannes l'est par 3 ou encore celle d'Antibes par 2 lorsque tous les hôtels sont pleins.

Et les populations locales sont loin de se réjouir de ce grand nombre d'«hôtes». Preuve en est, les habitants de Biarritz, en
Nouvelle-Aquitaine, commencent d'ores et déjà à manifester leur mécontentement. 

Reste une question: les Français auront-ils suffisamment de patience pour que leur pays conserve son titre de première destination touristique mondiale?

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