Les évènements tragiques en Espagne démontrent que l'heure est venue d'arrêter de nier les problèmes existants, assure l'expert espagnol pour les questions relatives aux pays d'Europe de l'Est, Rafael Gonzalez Crespo. La question de la migration massive vers les pays européens se pose ainsi dans ce contexte avec beaucoup d'acuité.
Comme ce sont des citoyens européens musulmans qui sont principalement les auteurs des attentats, il faut avouer que la politique européenne d'intégration a échoué, poursuit l'écrivain dans un entretien accordé à Sputnik.
«Pour mettre fin à la migration massive dans les pays de l'Union européenne, on a besoin de paix au Proche-Orient. Et la Russie est pratiquement le seul pays qui travaille dans cette direction. Je parle de l'opération russe en Syrie».
D'après l'expert, une coopération internationale efficace n'aidera pas à mettre fin au terrorisme, les pays occidentaux n'étant même pas en mesure de décider qui est leur ennemi en Syrie, Daech ou Bachar el-Assad.
«En outre, on a l'impression que certaines forces ne veulent volontairement pas vaincre le terrorisme au Proche-Orient. La rage avec laquelle la presse occidentale a réagi aux contacts établis entre les Présidents américain et russe à cet égard le prouve».
Il est ainsi donc impossible de parler de coopération internationale dans ce contexte, conclut M.Crespo.
D'après l'analyste politique espagnol André Abeledo Fernandez, l'Europe doit décider quelles relations il faut entretenir avec les pays qui soutiennent le terrorisme, puisque, selon lui, parmi les alliés de l'Europe il y en a qui le financent, par exemple, l'Arabie saoudite ou la Turquie.
«D'un côté, nous luttons contre le terrorisme, de l'autre, nous sommes amis et partenaires avec des pays qui soutiennent le terrorisme», estime-t-il.
Et de poursuivre:
«Il est maintenant évident que la politique menée par les États-Unis et par les pays de l'Otan contre ces pays [qui soutiennent le terrorisme, ndlr] est une politique de destruction et de guerres d'accaparement. C'est une guerre de pillage des ressources énergétiques».
«Nous les avons autorisés à détruire les États et avons permis à cette canaille de nous mener par le bout du nez, et maintenant elle s'est retournée contre nous. Actuellement, nous sommes confrontés à ce problème chez nous», explique l'expert espagnol.
«Il n'y a pas d'autre voie que de collaborer unanimement avec le pays qui réussit à lutter contre Daech. Je crois que c'est une question de bon sens», conclut André Abeledo Fernandez.