Le mouvement de solidarité ne cesse de gagner en ampleur sur tous les continents à la suite des attentats de Barcelone et de Cambrils, en Espagne. Or, selon Alexandre del Valle, auteur de l'essai Les vrais ennemis de l'Occident: du rejet de la Russie à l'islamisation des sociétés ouvertes, les attaques devraient plutôt pousser les autorités à agir face à la menace croissante.
«Allumer des bougies, dire que Barcelone est la ville de l'amour et de la paix, comme Madame Hidalgo, que ça ne va pas changer notre mode de vie, c'est bien gentil, mais ça fait rire nos ennemis. Nos politiques devraient dire: "il est temps de changer". Si cela ne fonctionne pas, c'est que quelque chose n'a pas été fait», estime-t-il dans une interview accordée à Sputnik.
Quant à la réponse française, elle n'est pas suffisante, tout comme celle britannique et allemande, poursuit-il, invitant à examiner le profil des terroristes qui frappaient depuis des mois:
«On sait que la plupart des gens recrutés sont soit des fichés S soit des voyous qui ont déjà commis des faits de délinquance. Quand on nous dit qu'ils ne sont pas étrangers, c'est faux: la plupart sont commis par des étrangers. Au moins sur ceux qui sont de nationalité étrangère, au moins ceci lorsque la loi le permet, on devrait les expulser.»
Revenant sur le cas espagnol, la reconquête du pays date d'il y a longtemps: «C'est une vieille histoire, d'ailleurs dans la revendication de 2004 à Madrid, le commando lié à Al-Qaïda avait déclaré qu'ils "réglaient de vieux compte avec l'Espagne", qui remonte à l'El-Andalous, quand toute l'Espagne sous occupation arabe islamique s'appelait ainsi». Parce que l'Espagne, à la différence de la France ou l'Italie, terres chrétiennes, était «une terre islamique du califat occupée par des infidèles, terre à libérer», explique l'interlocuteur de l'agence.
Daech a revendiqué jeudi soir l'attentat de Barcelone. L'attaque de Cambrils n'avait pas été revendiquée vendredi matin, mais la police établit un lien avec l'attentat de Barcelone.
Il s'agit du premier attentat revendiqué par Daech en Espagne, mais le pays avait été touché en mars 2004 par le pire attentat islamiste en Europe. Des bombes avaient explosé dans des trains à Madrid faisant 191 morts, une attaque revendiquée par un groupe de la mouvance Al-Qaïda.