Pour Christian Vallar, directeur du Centre d'études et de recherches en droit et doyen de la Faculté de sciences politiques à Nice, cette nouvelle agression témoigne de la nécessite de revoir le format de l'opération. Estimant que les effectifs militaires doivent être réduits, il propose notamment de concentrer les soldats sur les points stratégiques tels que les gares ou les aéroports et note que les militaires ne sont pas la seule cible des terroristes.
«C'est vrai que les soldats servent de cible. Mais il faut reconnaître que les terroristes attaquent tous ceux qui représentent le pouvoir étatique: les policiers, les gendarmes…», explique-t-il dans un entretien à Sputnik.
Faisant remarquer que le dispositif bénéficie d'une image positive dans l'opinion publique, M. Vallar met en garde contre sa dissolution.
«Si on annulait le dispositif, ça serait un signal pour les djihadistes qu'ils ont réussi, qu'ils ont marqué un point», estime-t-il avant de poursuivre: «Ça serait très mauvais.»
Le 14 juillet, le président Emmanuel Macron a annoncé que le dispositif allait être revu «en profondeur». Selon l'expert, le chef de l'État ne compte donc pas annuler Sentinelle, mais demande sa redéfinition.
Six soldats du 35e régiment d'infanterie de Belfort ont été blessés mercredi matin, dont trois grièvement, à Levallois-Perret lorsqu'une voiture a foncé sur eux, avant que son conducteur ne prenne la fuite. Il a été interpellé quelques heures plus tard sur l'A16. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Le soir de l'attaque, Emmanuel Macron a apporté son «soutien aux militaires attaqués dans le cadre de leur mission de protection»", assurant que «les blessés sont entre les meilleures mains».