«Tous en Syrie sont du côté du mal. […] Et l'opposition n'est désormais composée que d'extrémistes et de terroristes»: c'est avec ces mots que Carla Del Ponte a annoncé sa démission de la Commission d'enquête de l'Onu sur la Syrie.
Pour comprendre les motifs de cette décision qui intervient après cinq ans de travail, Goran Petronijevic, avocat de renom serbe, revient dans un entretien à Sputnik sur l'expérience vécue par la procureur pendant son travail au sein du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et trouve des points similaires.
«Des personnes comme Carla Del Ponte ont été envoyées en Syrie avec l'idée préconçue que les forces de Bachar el-Assad sont les "mauvais gars"», estime-t-il.
Goran Petronijevic rappelle qu'après avoir quitté le tribunal pour l'ex-Yougoslavie, Mme Del Ponte a rédigé un livre intitulé «La Traque, les criminels de guerre et moi», dans lequel elle évoque des crimes contre les Serbes et le trafic d'organes des Serbes du Kosovo supervisé par Hashim Thaçi, Président de la République du Kosovo.
Del Ponte a intégré la commission internationale indépendante d'enquête de l'Onu sur la Syrie en 2012. Cet organisme avait été créé en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme pour enquêter sur les crimes en Syrie, indépendamment de leur auteur. Depuis, la commission a recueilli des milliers d'interviews et tient une liste des personnes soupçonnées de crimes de guerre dans ce pays.