Je jette l’éponge: la procureur suisse quitte la commission de l’Onu sur la Syrie

© AFP 2024 Fabrice CoffriniCarla Del Ponte
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La procureure suisse Carla Del Ponte quitte la commission internationale indépendante d'enquête de l'Onu sur la Syrie, qu'elle juge «inutile». «Les cinq années de travail de cet organisme n'ont servi à rien. Tout le monde en Syrie est du côté du mal – aussi bien le président syrien Bachar al-Assad que l'opposition», affirme-t-elle.

Carla Del Ponte, 70 ans, a annoncé son départ de la commission dans une interview publiée hier par le journal suisse Blick. Selon le site d'information Newsru.com.

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On y apprend qu'elle a déjà écrit sa lettre de démission et qu'elle compte l'envoyer «dans les jours à venir». La procureure participera à sa dernière réunion de commission pendant la session de septembre. «J'abandonne, les États du Conseil de sécurité ne veulent pas établir la justice. Je ne peux pas siéger dans une commission qui ne fait absolument rien!», affirme-t-elle. Et de poursuivre: «Tant que le Conseil de sécurité des Nations unies ne créera pas un tribunal spécial sur les crimes de guerre en Syrie, tous les communiqués de la commission seront inutiles».

Dans cette interview, Carla Del Ponte qualifie la Syrie de «pays sans avenir». «Ils détruisent tout ce qu'il y a d'humain. C'est incroyable», déclare la procureure. «Et croyez moi, des crimes horribles comme ceux commis en Syrie, je n'en ai vus ni au Rwanda ni dans l'ex-Yougoslavie. Nous pensions que la communauté internationale avait tiré des leçons des événements au Rwanda. Mais non, elle n'a rien appris!», déplore Carla Del Ponte.

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Selon elle, au début du conflit, il y avait une frontière entre le bien et le mal en Syrie: l'opposition du côté du bien et le gouvernement du côté du mal. Mais après six mois d'enquête, la commission a dû reconnaître que tous en Syrie étaient du côté du mal: «Le gouvernement Assad a perpétré de terribles crimes contre l'humanité et utilisé des armes chimiques. Et l'opposition n'est désormais composée que d'extrémistes et de terroristes».

Del Ponte a intégré la commission internationale indépendante d'enquête de l'Onu sur la Syrie en 2012. Cet organisme avait été créé en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme pour enquêter sur les crimes en Syrie, indépendamment de leur auteur. Depuis, la commission a recueilli des milliers d'interviews et tient une liste des personnes soupçonnées de crimes de guerre dans ce pays.

Carla Del Ponte et d'autres membres de la commission ont appelé plusieurs fois le Conseil de sécurité des Nations unies à envoyer le dossier syrien au Tribunal pénal international (TPI), indique le service russe de la BBC. Dans un communiqué, la commission exprime sa gratitude à la procureure pour sa contribution au travail de l'organisme, ainsi que pour ses «efforts personnels et son intervention pour soutenir la cause de la justice».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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