Les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Rex Tillerson, se rencontreront dimanche à Manille pour la première fois depuis l'adoption par Washington de nouvelles sanctions contre la Russie.
Les nouvelles sanctions de Washington, les plus importantes depuis trois ans, qui visent notamment le secteur énergétique russe, «ouvrent une nouvelle page dans les relations russo-américaines», selon le politologue Leonid Poliakov. «Dans les conditions actuelles, les deux parties devront chercher des variantes permettant de minimiser les dégâts réciproques.»
Le règlement en Syrie est l'une des rares sphères de coopération qui ne doit pas faire les frais du conflit actuel entre Moscou et Washington, selon une source diplomatique bien informée. Ce thème, et notamment la création de zones de sécurité en Syrie, sera donc au menu des pourparlers de Manille. Des experts russes, turcs et iraniens examinent cette question depuis quelques mois à huis clos.
La lutte contre le terrorisme en Syrie est un autre thème commun de Moscou et de Washington, mais leurs visions du problème diffèrent, Moscou jugeant entre autres dangereuse la pratique consistant à flirter avec les terroristes.
Quant à la situation dans la péninsule coréenne, Moscou et Washington ont également des divergences, les États-Unis refusant de se mettre à la table des négociations et n'excluant pas une solution militaire du problème.
En outre, dans son entretien avec Rex Tillerson, Sergueï Lavrov pourrait soulever le thème de l'éventuelle livraison par Washington à l'Ukraine d'armes létales, dont des missiles antichar. Une telle mesure est condamnée par la plupart des hommes politiques européens.