«Bien sûr, que le Kremlin va essayer de pirater les prochaines élections en Allemagne. Mais il n'y parviendra pas», tel est le début d'un article révélateur de Foreign Policy rédigé par Jörg Forbrig, spécialiste de la Russie au sein du groupe de réflexion German Marshall Fund.
Pourquoi le Kremlin devrait-il tendre le bras jusqu'à Berlin?, demanderez-vous.
Selon M.Forbrig, il y a plus d'une raison d'en vouloir à Angela Merkel, qu'il s'agisse du soutien de l'Allemagne accordé à la «victime» Ukraine, des sanctions contre «l'agresseur» (vous avez bien deviné que ce titre est attribué à la Russie), de la participation de la Bundeswehr dans les exercices militaires de l'Otan près de la frontière russe…
En particulier, Vladimir Poutine prend la chancelière en grippe car elle est presque la seule en mesure «de résister au charme et à l'intimidation» du leader russe.
«Le Président Vladimir Poutine doit penser que parmi les nombreux leaders mondiaux qu'il a rencontrés, souvent dépassés, la chancelière allemande est celle qui lui convient le mieux», d'où la raison d'éliminer une «dangereuse» rivale.
La Main du Kremlin cherchera donc à «affaiblir au maximum la chancelière afin de ternir sa légitimité et de compliquer le renforcement de la coalition nécessaire pour installer son prochain gouvernement», prévient l'expert omniscient.
Le spécialiste de la Russie évoque ainsi les fameux hackers, la propagande dans les médias et sur les réseaux sociaux, le tout ciblerait les questions les plus controversés comme les réfugiés, le mariage homosexuel, le terrorisme, la défense ou l'opposition à la «superpuissance» américaine.
Pourtant, tous les efforts de la Main du Kremlin et de ses «idiots utiles» sont dès le début voués à l'échec: l'impact de «l'ingérence russe» sera minime, rassure M.Forbrig.
«Pour détecter puis étouffer l'ingérence russe, il faudra être vigilent au cours des semaines à venir», conclut celui qui est parvenu à lire dans les pensées de Vladimir Poutine en écrasant dans l'œuf l'un des meilleurs de ses complots.