«La décision de Bruxelles d'inclure dans la liste des sanctions de l'UE un certain nombre de fonctionnaires et d’entreprises russes en représailles pour des soi-disant livraisons "illégitimes" de turbines à gaz en Crimée par le groupe Siemens est extrêmement regrettable», lit-on dans la déclaration officielle du ministère russe.
«Nous considérons cette mesure, prise à l'initiative de Berlin, comme hostile et déraisonnable», a souligné le ministère.
«L’UE et le gouvernement allemand sont entièrement responsables de cette décision, comprenant des éventuelles pertes économiques de Siemens et d'autres entreprises allemandes et européennes qui opèrent en Russie», souligne le ministère.
«Les raisons de l'introduction d’un nouveau volet de mesures restrictives contre notre pays n’ont aucun fondement réel, et nous nous réservons le droit d'exercer des représailles», ajoute-t-il.
Dans le communiqué, la diplomatie russe souligne que Moscou est déçu de «la politisation absurde de la question, qui, en fait, n’est qu’un litige commercial ordinaire entre des entités économiques». La Russie, selon le ministère, «rejette fermement les tentatives de l'utiliser comme un exemple de mauvaise foi présumée des entreprises russes».
«Il semble que nos homologues allemands aient une interprétation large des mesures restrictives, ce qui viole directement à la fois le droit international et les principes des relations internationales», a déploré la diplomatie russe.
Néanmoins, malgré cette situation, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que la Russie prônait toujours le maintien et le développement de la coopération économique avec l’Allemagne et l’UE.
Dans le même temps, selon la déclaration diplomatique, via des efforts conjoints, la Russie cherche à «surmonter les effets négatifs de la machine des sanctions».
L'Union européenne a imposé vendredi 4 août de nouvelles sanctions contre la Russie dans le cadre du litige autour de quatre turbines à gaz de l'industriel allemand Siemens livrées en Crimée. Selon les députés européens la livraison des turbines «sape l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine».
En particulier, Bruxelles a inclus trois citoyens et trois sociétés russes impliquées dans la livraison des turbines à gaz en Crimée.
Le «scandale des turbines» a éclaté le 5 juillet lorsque Reuters a annoncé, se référant à trois sources proches du dossier, que la Russie avait livré en Crimée des turbines à gaz fabriquées par Siemens, malgré les sanctions de l'Union européenne.
Lundi 10 juillet, le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes que les turbines livrées aux centrales électriques de Crimée étaient de fabrication russe.
Mercredi 13 juillet, Dmitri Peskov a une nouvelle fois commenté cette situation et a fait savoir que tous les matériels technologiques installés en Crimée et destinés à l'énergie électrique et à l'énergie en général étaient de fabrication russe.
En Crimée, «on installe en effet des produits technologiques liés à l'énergie électrique et à l'énergie en général. On y installe des produits dont le pays d'origine de fabrication est la Russie», a expliqué Dmitri Peskov.