L'adhérente à LREM Tiphaine Beaulieu se bat pour signaler des dysfonctionnements au sein du mouvement. Contactée par Sputnik, elle met en garde contre la mort du parti si la situation ne s'améliore pas et s'il ne sort pas de l'impasse.
«La République en Marche! aujourd'hui va dans le mur. Si on continue comme ça, c'est la mort de LREM. Si LREM n'arrive pas à se restructurer et de se stabiliser, ça va impacter Emmanuel Macron, ça s'appelle pas En Marche! pour rien. On se demande s'il était au courant de ce qui se passait dans le mouvement, de la manière comment le mouvement s'est dévoyé?», s'interroge-t-elle.
L'adhésion au mouvement fondé par le Président est ouverte et gratuite, poursuit-elle: «On adhère en deux clics. Les adhérents ne sont pas clairement nommément identifiés, ce sont que des adresses mails».
En guise d'exemple, Tiphaine cite le cas suivant: un adhèrent s'est inscrit au nom d'Alain Juppé et a reçu par retour l'autorisation de voter à ce nom.
«C'est même pas l'usurpation d'identité, ce sont les gens qui s'amusent. Ça nous discrédite, on va devenir une risée», déplore l'interlocutrice de l'agence.
«J'y ai discuté avec des gens qui n'étaient même pas adhérents d'En Marche!, j'y ai discuté avec des gens qui étaient là pour faire le show et qui m'ont dit avoir été payés. C'est grave. C'est un mélange de styles qui pourrait être perçu, je ne calomnie pas, comme une énorme escroquerie et une énorme manipulation de masse», résume Tiphaine.
En cela, mettant en cause l'organisation de LREM, on court le risque d'être exclu: dès que ceux qui posent un regard critique sur le fonctionnement interne sont identifiés, ces gens sont black-listés systématiquement, sans prévenir. Et, tout de même, il reste un moyen de ré-adhérer: avec une autre adresse mail.
«On est en train de se rendre compte que ça n'a rien à voir avec des belles valeurs, derrière lesquelles on a marché», conclut-elle.