Supposant l'existence de particules hypothétiques de boson plus légères que 10-10 d'électronvolts, les physiciens affirment que si un trou noir, c'est-à-dire un objet qu'aucune matière ne peut quitter (en omettant les effets quantiques), tourne, alors il peut perdre jusqu'à 9% de sa masse. Selon eux, les observatoires gravitationnels modernes sont parfaitement en mesure de le vérifier. Selon le site d'information Lenta.ru.
Selon cette hypothèse, aucun autre paramètre ne permet de décrire un trou noir. Autrement dit, deux trous noirs ayant les mêmes masse, moment cinétique et charge sont fondamentalement indiscernables l'un de l'autre, indépendamment de leur origine. Cette hypothèse a été indirectement confirmée par l'enregistrement en 2015 d'ondes gravitationnelles par l'observatoire LIGO (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory).
Les perturbations à l'origine de ces ondes avaient été engendrées par deux trous noirs (29 et 36 fois plus lourds que le Soleil) durant les derniers centièmes de seconde avant leur fusion pour former un objet gravitationnel en rotation plus massif (62 fois plus lourd que le Soleil). En quelques centièmes de seconde environ trois masses solaires se sont transformées en ondes gravitationnelles d'une puissance de rayonnement environ 50 fois supérieure par rapport à tout l'univers visible. Le tout s'est produit il y a 1,3 milliard d'années, soit la durée de la propagation de la perturbation gravitationnelle jusqu'à la Terre.
Qu'arriverait-il si, sur un trou noir, ne se dissipaient pas les photons, pas les quantas sans masse du champ magnétique se déplaçant à la vitesse de la lumière, mais des bosons légers? Dans ce cas l'amplitude (et l'énergie) du champ de boson concerné augmenterait à tel point que les effets non linéaires deviendraient considérables, avec notamment une influence supplémentaire sur la courbe espace-temps dans les environs de l'objet gravitationnel.
A une échelle temporelle raisonnable — soit quelques années — cela serait possible uniquement pour un boson extrêmement léger. L'échelle doit être si petite que la longueur d'onde de Compton répondant à la particule, inversement proportionnelle à sa masse, doit être comparable au rayon de l'horizon des événements du trou noir — le rayon gravitationnel du corps déterminant les dimensions de l'objet avec une répartition sphériquement symétrique de la matière que les photons ne peuvent quitter.
Par exemple, pour un objet gravitationnel de masse solaire, un tel boson hypothétique doit être 1017 fois plus léger qu'un électron. Des bosons expérimentalement semblables n'ont pas été découverts mais il existe de nombreuses théories admettant leur existence. Des bosons légers peuvent être, par exemple, des particules de matière sombre, notamment des axions hypothétiques.
Comment trouver un tel trou noir avec des «cheveux»? Les calculs ont montré qu'il devait émettre des ondes gravitationnelles selon la fréquence de sa rotation. Un tel signal, estiment les physiciens, pourrait être défini comme signal de fond et être perçu par l'observatoire LIGO et la mission spatiale LISA (Laser Interferometer Space Antenna) prévue pour 2034. La sensibilité des capteurs permet de fixer des bosons d'une masse de 10-11-10-14 électronvolts (dans le cas de LIGO) et de 10-15-10-19 électronvolts (dans le cas de LISA).
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.