Deux années se sont écoulées depuis la signature par Téhéran et six médiateurs internationaux du Plan global d'action conjoint (JCPOA) par lequel l'Iran gelait son programme nucléaire controversé en échange de la levée des sanctions internationales, mais de nouvelles sanctions américaines risquent de compromettre cet accord historique, a déclaré à Sputnik Vladimir Sajine.
«Le 14 juillet, à Vienne, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies [États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni, ndlr], de l'Allemagne et de l'Union européenne ont signé avec l'Iran le Plan global d'action conjoint qui déterminait le développement futur du programme nucléaire iranien sous le contrôle rigoureux de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que quelques jours plus tard, le Conseil de sécurité de l'Onu avait adopté la résolution 2231 consacrant juridiquement les dispositions du plan JCPOA.
«Le JCPOA et la résolution 2231 sont ainsi devenus ces documents majeurs qui garantissent le régime de non-prolifération nucléaire, marquant par ailleurs une grande victoire de la diplomatie internationale, y compris iranienne et américaine», a souligné le politologue russe.
Selon ce dernier, la situation a changé suite à l'élection de Donald Trump qui ne parlait pas d'une victoire de la diplomatie américaine, mais d'une grosse erreur et parlait même de sortir du JCPOA.
«N'oublions pas que l'Amérique s'est déjà retirée de l'accord de Paris sur le climat et du partenariat transpacifique (TPP) que Donald Trump avait critiqué tout aussi furieusement que le JCPOA. Quoi qu'il en soit, la situation avec le plan est différente, car il ne porte ni sur le climat, ni sur les barrières tarifaires, mais sur la sécurité nucléaire et la nécessité de préserver le régime de non-prolifération», a poursuivi M.Sajine.
Et de prévenir que la sortie des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien provoquerait celle de l'Iran qui ne manquerait certes pas de reprendre son programme nucléaire et ce, sans aucune restriction.
«Cela se solderait inévitablement par la création d'une arme nucléaire en Iran et l'effondrement du régime de non-prolifération en général. Qui plus est, cela compromettra irrémédiablement l'image des États-Unis en tant que "garant" du régime de non-prolifération», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Les observateurs constatent que Washington a dû reconnaître que Téhéran respectait «à la lettre sinon dans l'esprit» l'accord du 14 juillet 2015 par lequel l'Iran gelait son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions.
Décrétant des sanctions supplémentaires contre Téhéran, la Maison-Blanche a dénoncé «le soutien continu de l'Iran à des groupes terroristes tels que le Hezbollah, le Hamas et le djihad islamique palestinien qui menaçaient Israël et la stabilité au Moyen-Orient».
L'administration américaine fustige par ailleurs l'Iran chiite pour son «appui déterminé» au Président syrien Bachar el-Assad, ainsi qu'aux rebelles houthistes au Yémen, mais souligne que malgré ces sanctions, l'accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015, sera préservé.