Dans une lettre adressée au Président de la Chambre des représentants Paul Ryan, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson avertit de l'évaluation de l'impact de la levée des sanctions anti-iraniennes sur la sécurité nationale des États-Unis, rappelant que « l'Iran demeure le premier État sponsor du terrorisme ».
Sputnik a demandé à des experts iraniens si cette lettre n'était pas une démarche visant à renouveler les sanctions contre l'Iran et à en finir avec le Plan global d'action conjoint (JCPOA), l'accord sur le nucléaire signé à Vienne, en Autriche, le 14 juillet 2015, par huit parties : les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu : la Chine, les États-Unis, la France, la Russie et le Royaume-Uni, ainsi que l'Allemagne), l'Union européenne et l'Iran.
« Les États-Unis ne doivent pas oublier que l'accord nucléaire n'est pas un accord bilatéral entre eux et l'Iran. Ils ne peuvent pas résilier à titre unilatéral un accord international qui a été signé par l'Iran et plusieurs autres pays et qui a été approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Cela serait contraire au droit international », a déclaré à l'agence Hamed Mousavi, professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de l'Université de Téhéran.
Le spécialiste des États-Unis et rédacteur en chef de la version anglophone de l'agence MehrNews, Hamid Kholamzadeh, a estimé dans un entretien avec Sputnik qu'en « évaluant » cet accord, les États-Unis essaient de trouver un prétexte « légitime » pour le rompre.
« Tout en reconnaissant que l'Iran respecte ses engagements [dans le cadre du JCPOA, ndlr], les Américains ne cessent de chercher de nouveaux prétextes pour rompre l'accord et accusent notamment Téhéran de complicité avec le terrorisme », a-t-il expliqué à Sputnik.
Selon l'analyste, les États-Unis préparent un rapport pour, sur sa base, introduire de nouvelles sanctions ou proroger les anciennes sanctions contre l'Iran.
« En procédant ainsi, les Américains ne violent formellement pas le JCPOA, car la complicité présumée de l'Iran avec le terrorisme ne correspond pas aux intérêts nationaux des États-Unis et n'est pas mentionnée dans l'accord. Aussi, les sanctions peuvent-elles être renouvelées », a expliqué M. Kholamzadeh.
Il suppose que les États-Unis s'appliqueront à faire revenir les sanctions, si l'Europe, la Russie et la Chine, en tant que principaux négociateurs, ne les arrêtent pas.
« Mais à ce jour, il n'y a pas de réaction de ce genre aux démarches de Donald Trump et de son équipe, qu'il s'agisse de ses déclarations tapageuses sur la rupture de l'entente nucléaire avec l'Iran, de son ordre d'attaquer un aérodrome en Syrie ou des problèmes avec la Corée du Nord. Aucune objection ou réaction adéquate de la part de l'Europe ! Chacun ne s'occupe que de ses propres problèmes, le Royaume-Uni préoccupé par le Brexit, la France et l'Allemagne par des élections. Mais si ces pays européens ne résistent pas, les sanctions seront de retour », a averti l'interlocuteur de Sputnik.
Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump déclarait que le traité nucléaire conclu par son prédécesseur Barack Obama avec l'Iran était le « pire accord jamais négocié » et que la levée des sanctions contre Téhéran pourrait nuire aux intérêts de la sécurité nationale américaine.
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