Comme le précise l'édition, le mandat de Margaret Thatcher touchait à sa fin et elle cherchait activement à soulever aussi bien les pays occidentaux que les États arabes contre le dirigeant irakien qui avait envahi le Koweït. Selon l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA), l'armée irakienne aurait pu avoir recours à ses arsenaux chimiques si les forces tierces avaient tenté de la déloger du territoire occupé. Dans ce contexte, Margaret Thatcher a insisté sur la nécessité d'opposer une menace analogue.
«Nous devons convenir de ce qui sera notre réponse. Si nous voulons prévenir l'emploi d'armes chimiques, menaçant d'une riposte analogue, nous devons nous aussi mettre sur pied des armes chimiques», a-t-elle déclaré en octobre 1990 lors d'une conversation avec Dick Cheney, alors secrétaire américain à la Défense, lit-on dans le Financial Times.
D'après la transcription de la conversation, M.Cheney a alors dissuadé Mme Thatcher de ce projet à risques, expliquant que le Président George H. W. Bush était très mal disposé à l'égard des armes chimiques, indique le quotidien britannique.
Les archives déclassifiées citées par le Financial Times indiquent que la Dame de fer aurait cherché à persuader les États-Unis ne pas solliciter une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sanctionnant une intervention militaire en Irak, jugeant que ceci aurait pu avoir un impact sur les «projets de Bagdad». La Première ministre était tellement possédée par cette idée, qu'elle n'avait mis pratiquement aucun membre de son gouvernement au courant de la préparation d'une intervention militaire. «Moins les gens en savent, mieux c'est», écrivait-elle à l'époque.
Après la fin du conflit militaire en 1991, Mme Thatcher a avoué qu'elle était même prête à avoir recours à l'arme nucléaire. Cependant, elle n'a alors pas mentionné dans ses mémoires son intention de menacer d'user d'armes chimiques. Elle a également écrit que l'un de ses rares regrets était le fait qu'au moment de la libération du Koweït elle n'occupait plus le poste de Premier ministre, rappelle le Financial Times.