Sputnik a joint Sophie Montel, l'auteur de ces signalements, pour en savoir plus sur les objectifs recherchés par son parti avec cette démarche.
Sophie Montel: Ce que nous cherchons à montrer avec ce travail que nous faisons actuellement, c'est que pendant les élections présidentielles, on a eu droit à un battage politico-médiatique absolument insensé sur l'affaire des assistants présumés fictifs du Front national. On nous a sorti l'artillerie lourde, ça a duré pendant des semaines, ça a pollué une partie de la campagne présidentielle et la campagne de Marine Le Pen, et tous nos adversaires politiques y sont allés de leur petit commentaire désobligeant en disant que nous violions la loi et que nous étions des gens malhonnêtes… Selon le raisonnement de Martin Schulz [eurodéputé social-démocrate allemand, ndlr], qui a fait les signalements qui nous concernent auprès du parquet et de L'Office européen de lutte antifraude, il serait interdit, quand on est député français au Parlement européen, d'avoir un assistant qui figure sur un organigramme de parti politique ou de campagne. Ce que j'ai donc fait, c'est que j'ai pris la liste des eurodéputés français et j'ai regardé le profil de leurs assistants. Et je me suis aperçue qu'un certain nombre d'entre eux, tous partis politiques confondus, figuraient sur les organigrammes de leurs partis respectifs ou sur des organigrammes de campagne. C'est comme ça que ça a commencé, j'ai donc déposé 19 signalements, et le dernier en date concerne Jean-Luc Mélenchon. On a déjà commencé à regarder chez les sénateurs, chez les députés de l'Assemblée nationale, et on va par ailleurs regarder dans les cabinets des exécutifs locaux.
Sophie Montel: Pour l'instant, il n'y a pas de chute! Il y a présomption d'innocence, une mise en examen ce n'est pas une condamnation. Laissons la justice faire son travail, nous sommes tout à fait sereins sur notre cas et il n'est pas du tout question d'entraîner qui que ce soit dans une «chute». Nous, nous disons simplement que ça n'a rien d'illégal: on peut avoir un assistant parlementaire qui, par ailleurs, milite ou a des fonctions dans le parti. Pour nous, il n'y a absolument pas de violation de la loi. Ce que nous voulons, c'est la fin de cette récréation, la fin de ce «deux poids, deux mesures» et de cette inégalité de traitement: quand c'est le Front national, tout le monde prétend que c'est illégal, alors que quand c'est les autres, tout le monde s'en fiche et trouve ça normal.
Sophie Montel: Ce n'est pas de la délation, ça s'appelle des signalements, cela fait partie de l'article 40 du Code de procédure pénale. C'est drôle, quand c'est Martin Schulz qui utilise cette procédure, tout le monde trouve ça extraordinaire, alors que quand c'est moi, on parle de dénonciation… Mais ça ne me gêne pas du tout, vous savez, j'ai trente ans de vie politique derrière moi, ce n'est pas le genre de choses qui m'effraient.