Les élections législatives de dimanche ont enregistré un taux d'abstention record: 57,36% des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés, et 10% des Français qui se sont finalement rendus dans les bureaux de vote ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l'urne. Sputnik a interrogé à ce sujet le chercheur en sciences politiques français de l'Université de Bourgogne, Dominique Andolfatto.
«L'abstention aux élections législatives n'a jamais été aussi élevée depuis 1958. L'explication: il y a un certain attentisme vis-à-vis du nouveau Président. On ne veut pas l'empêcher de se lancer dans son action politique, mais on ne lui donne pas tous les droits. On lui donne sa chance, sans se mobiliser totalement en sa faveur.»
La deuxième raison, c'est que les Français sont «lasses de toutes ces élections». En comptant les présidentielles, les législatives, les primaires qui ont précédé les présidentielles, ça fait huit tours de scrutin. Il y a de la lassitude, explique M. Andolfatto, surtout alors qu'il faisait beau — «le soleil a appelé à se promener plutôt qu'à voter.»
« Les abstentionnistes, n'ont pas voulu se mobiliser, mais ils n'ont pas voulu non plus par un vote en faveur de l'opposition empêcher le Président d'obtenir la majorité.»
Environ 47 millions d'électeurs ont été appelés ce dimanche aux urnes pour choisir leurs députés au second tour des élections législatives. Selon les résultats définitifs des législatives, LREM s'est assurée 308 sièges au Palais Bourbon et le MoDem, son allié, en a remporté 42. Les Républicains ont obtenu 113 sièges, le Parti socialiste 29, l'Union des démocrates et indépendants s'en est assuré 18, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon 17, le Parti communiste français 10 et le Front national 8.