Depuis les dernières législatives de décembre 2014, le cabinet de Shinzo Abe s'était maintenu pratiquement en permanence à 60% d'opinions favorables, mais début juin 2017 sa popularité est passée sous la barre des 50% et n'a cessé de chuter depuis. Les sondages des journaux Asahi, Kyodo, Yomiuri et d'autres publications ont montré que la cote de popularité du premier ministre était à peine supérieure à 40% mi-juin, et qu'elle dépassait tout juste les 30% début juillet. Vendredi 14 juillet, l'agence de presse Jiji Press a annoncé que seulement 29,9% des Japonais faisaient confiance au gouvernement, alors que le niveau de défiance atteignait déjà 48,6%. Selon le quotidien RBC.
Le surlendemain déjà, le Parti démocrate d'opposition appelait à vérifier les conditions de l'appel d'offres et exigeait la démission du gouvernement. Une semaine plus tard l'ancien vice-ministre de l'Éducation Kihei Maekawa a déclaré qu'il avait vu des documents témoignant des «souhaits» du chef du gouvernement concernant la participation de Kake au projet. Par la suite, Shinzo Abe a reconnu être un ami proche de Kake et qu'au début des années 1990 il avait travaillé au sein du conseil d'administration de ce dernier. Mais le premier ministre balaie les accusations de pression sur le gouvernement.
Il s'agit au moins du troisième scandale impliquant Shinzo Abe depuis six mois. En février, le journal Asahi dévoilait ainsi que le gouvernement avait vendu à l'école maternelle privée Moritomo Gakuen un terrain de pratiquement un hectare pour seulement 14% de sa valeur marchande — et on sait que la directrice d'honneur de cet établissement n'est autre que la femme du premier ministre, Akie Abe.
Les sociologues expliquent l'affaiblissement des positions du premier ministre par la succession de scandales gouvernementaux. Par exemple, selon un dernier sondage de Kyodo, 62% des Japonais désapprouvent la méthode utilisée par le gouvernement pour sélectionner le vainqueur de l'appel d'offres concernant la clinique vétérinaire. Plus de 73% des personnes interrogées sont également irritées par la réticence du premier ministre à renvoyer la ministre de la Défense.
Cependant, les experts pensent que la crise de confiance actuelle n'entraînera certainement pas la démission anticipée du gouvernement ni la victoire de l'opposition: les partis d'opposition sont aujourd'hui très faibles, et parmi les libéraux démocrates il n'y a pas encore d'alternative sérieuse à Shinzo Abe.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.