Il est important que Sergueï Lavrov ait pu exposer pendant une heure la vision russe du monde, a estimé dans un entretien avec Sputnik le directeur du Forum germano-russe, Alexander Rahr, rappelant que l'Occident rejetait souvent la position russe, en la qualifiant de propagande.
Lors de sa conférence ayant pour thème «La Russie et l'Union européenne dans un monde qui ne cesse de changer», le ministre russe a critiqué la politique de «deux poids, deux mesures» de l'Occident, se référant notamment à l'exemple de l'Ukraine.
«Quand le Président légitime de l'Ukraine a été contraint de fuir le pays en février 2014, l'Occident l'a salué, alors que pratiquement en même temps, suite à un coup d'État au Yémen, le Président yéménite est parti, l'Occident s'est indigné, réclamant son retour», a rappelé M.Lavrov.
Et de constater que l'Union européenne avait joué un rôle peu digne dans le coup d'État en Ukraine.
«Sa politique de courte vue, tout comme celle des États-Unis ont provoqué une crise en Ukraine. […] Placer les ex-républiques soviétiques, et notamment l'Ukraine, devant le choix "soit-soit" a été une erreur de l'UE», a déclaré le diplomate.
Et d'expliquer que signant l'accord d'association avec l'Ukraine, l'UE avait pratiquement ignoré les intérêts de la Russie, l'accord commercial déjà en vigueur entre Moscou et Kiev étant incompatible avec ledit accord d'association.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Russie soutenait toujours le Président syrien Bachar el-Assad, M.Lavrov a souligné qu'il n'en était rien.
«Nous ne soutenons pas Assad. Seul le peuple syrien est en droit de décider du sort de son pays. Il importe tout simplement pour la Russie de ne pas admettre que la Syrie plonge dans le chaos, comme cela a été le cas de l'Irak et de la Libye», a souligné le ministre.
Il a insisté sur la nécessité de trouver une solution commune pour la Syrie.
«Si l'UE est prête à revenir à la table des négociations, nous y sommes également prêts», a résumé le chef de la diplomatie russe.