«Historiquement, la France a eu un rôle dans cette région. Elle a été notamment partie prenante dans la Constitution libanaise. Elle a des contacts importants, elle peut jouer un rôle. Mais est-ce que cette politique de M.Macron a pour but de donner plus de visibilité à la France? Ou bien parce que la France a un poids qui pourrait influer sur le développement à l'intérieur de la Syrie? Cela reste à déterminer.»
Néanmoins, le timing de la France dans le dossier syrien pourrait laisser penser à une implication purement stratégique. Yahia Zoubir nous confirme cette hypothèse:
«Le plus gros du travail avait été fait par les États-Unis et la Russie, surtout par la Russie qui était intervenue assez tôt et avec une certaine détermination. Cependant, il faut voir la politique de M.Macron dans un contexte beaucoup plus large: une nouvelle impulsion diplomatique de sa part et avec toutes les puissances. […] Il y a une volonté de la France de compter sur la scène politique internationale.»
«La France a une position qui se rapproche un peu de celle de la Russie dans le sens où elle n'exige pas le départ de Bachar el-Assad comme préalable à une solution politique. De ce point de vue, elle peut influencer voire convaincre les États-Unis qui veulent, qui voulaient à tout prix que Bachar s'en aille.»
Pour Yahia Zoubir, l'objectif de la France est pour l'instant assez clair:
«Je pense que pour M.Macron c'est essentiellement, pour le moment, de donner cette visibilité, cette crédibilité nouvelle à la France sur l'échiquier international. La France bénéficie de certains réseaux dans la région, elle pourrait donc éventuellement jouer un rôle positif dans la reconstruction de la Syrie.»