C'est de la «bouffonnerie», a déclaré à l'agence Sputnik l'analyste financier Philippe Béchade, en commentant l'intention de la France de détruire le quartier d'affaires londonien de la City. Cette information a été relayée le 16 juillet par le Daily Mail, ayant cité le mémorandum signé par Jeremy Browne, émissaire de la City de Londres.
«Nous sommes dans la bouffonnerie. On sait que pour concurrencer la City et attirer des traders, on doit améliorer le système de la fiscalité. La France n'a aucun atout pour concurrencer les places comme la Suisse, le Luxembourg, voire même Frankfort», a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.
«Il y a eu une hémorragie de savoirs et de cerveaux en direction de la City. Dès qu'un trader gagne plus de 500.000 euros, il a tout intérêt à aller travailler à la City. Il n'y a jamais de rivalité possible entre Londres et Paris. Paris s'est vidé de ses meilleurs financiers. […] si on veut que ces personnes travaillent à Francfort, à Paris ou ailleurs, il faut refondre la fiscalité», a déclaré M.Béchade.
Pour Philippe Moreau Defarges, ancien diplomate, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), les Anglais se prêtent, une fois de plus, à un de leurs jeux préférés, le «french-bashing».
«Il y a une tradition dans la presse britannique de faire du french-bashing. C'est un exercice dans lequel on accuse un pays étranger, dans ce cas-là, la France de vouloir comploter et détruire l'économie du Royaume-Uni. C'est un petit jeu, cela s'exerce périodiquement donc rien de nouveau», a indiqué M.Defarges.
Selon lui, si la City craint de voir son statut de première place financière concurrencé, c'est «en Asie et aux États-Unis qu'elle doit regarder».