Crise du Golfe: privé du soutien de l’Occident, Riyad ne peut rien contre le Qatar

© AFP 2024 Hassan AmmarRiyad
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L’Arabie saoudite entendait faire pression manu militari sur le Qatar, mais les partenaires occidentaux n’ont pas soutenu le plan de Riyad. Le politologue bahreïni Said al Shahhabi commente la situation pour Sputnik.

Ayant misé sur une attaque contre le Qatar, l'Arabie saoudite n'avait pas de plan d'action pour le cas où la situation pourrait évoluer selon un autre scénario, à savoir celui qui verrait ses partenaires occidentaux, guidés par leurs propres intérêts dans la région, s'abstenir de tout soutien, a déclaré à Sputnik le Bahreïni Said al Shahhabi, spécialiste de la science politique.

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«On s'attendait à ce que l'émirat ne tienne pas sous une puissante offensive. On a cependant constaté que ce plan avait tourné au fiasco. Le problème est que l'Arabie saoudite manque tout simplement d'indépendance», a estimé l'interlocuteur de l'agence.

Et d'expliquer que dès la création même du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en 1981, au début de la guerre irako-iranienne, Riyad y représentait l'Occident et ne pouvait par conséquent pas agir en toute indépendance.

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«Cette situation n'a toujours pas changé. Ainsi, l'Arabie saoudite peut faire la guerre au Yémen, en Syrie et en Libye, mais elle ne peut rien faire contre les pays membres du CCG», a souligné M.al Shahhabi.

Selon ce dernier, Riyad s'est retrouvé dans une situation très embarrassante quand le Qatar a rejeté son ultimatum.

«Les positions du Qatar se sont renforcées, alors que les tensions au sein du CCG se sont accrues. Force est de reconnaître que l'Arabie saoudite ne possède pas de puissance suffisante pour agir dans la région sans le soutien de l'Occident», a poursuivi l'interlocuteur de Sputnik.

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Le politologue a relevé qu'il était tout à fait évident que le comportement actuel de Riyad n'était pas approuvé par ses partenaires occidentaux et que l'Arabie saoudite devrait désormais tenir compte de la situation réelle.

«Et la situation réelle est telle que le Royaume-Uni avait déclaré il y a déjà trois ans qu'il voulait revenir dans notre région. Il a installé une base militaire à Bahreïn. Il a été dit que les États-Unis réserveraient maintenant l'essentiel de leur attention à l'Extrême-Orient, alors que Londres et ses alliés prendraient la place des Américains en Irak et dans le Golfe. Et l'Angleterre ne veut pas que l'Arabie saoudite devienne un leader dans la région ni au sein du CCG», a conclu l'expert.

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