«Le gouvernement est devant une vraie contrainte parce qu'il doit faire des économies en raison de la mauvaise situation budgétaire. Il est impossible de baisser les dépenses sociales. Ce sont les dépenses militaires qui vont servir de variable d'ajustement. Ce n'est pas nouveau, mais les promesses sont passées par là et les industriels, ainsi que les militaires, sont assez mécontents», a ainsi affirmé dans une interview accordée à Sputnik Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les questions militaires, stratégiques et internationales.
Selon lui, les industriels et les armées sont extrêmement sensibles à la question du gel des crédits car ils seront directement touchés par cette décision gouvernementale.
«On ne peut pas arrêter de payer les soldats. On ne peut pas arrêter les opérations militaires, on ne va pas retirer les troupes du Mali ou d'Irak. Le seul moyen de trouver de l'argent c'est de stopper un certain nombre de commandes à l'industrie. C'est la seule façon de faire, mais ce n'est que repousser le problème à l'année prochaine », a-t-il argumenté.
D'ailleurs, ce même avis est partagé par Christophe Reveillard, directeur de séminaires de géopolitique à l'Ecole de guerre. Pour sa part, il s'agirait, avant tout, d'un «mensonge des hommes politiques avant et pendant les élections».
«Ils nous disent que l'on va vers 2% du PIB accordé au budget militaire. Non seulement on ne va pas vers 2%, mais on se dirige vers une diminution du pourcentage du budget de la Défense par rapport aux années précédentes», affirme-t-il, soulignant que l'on avait déjà atteint les limites de nos capacités.
Le gouvernement a dévoilé la liste des économies prévues dans chaque ministère afin de réaliser 4,5 milliards d'euros d'économies et de contenir ainsi le déficit à 3% du PIB cette année sans diminuer les effectifs des fonctionnaires ou les minimas sociaux, a annoncé ce mardi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Ainsi, le ministère français de la Défense s'est vu imposer une réduction des dépenses de 850 millions d'euros, déjà votée par le Parlement.