Selon lui, le chef d'État français a déployé «une stratégie de désacralisation et de représidentialisation de la fonction présidentielle » cherchant ainsi «à construire une image médiatique du Président fort, au-dessus de la mêlée, d'un Président régalien, comme cela s'est vu lors de son premier jour lors de sa remontée des Champs-Élysées dans un véhicule militaire comme une référence et un symbole à l'histoire et à ses prédécesseurs».
«Il cherche à s'enraciner dans l'histoire, à faire le plus présidentiel et le plus présidentiable possible, pour au fond se préserver, car il tire des leçons des échecs de communication des quinquennats précédents de Nicolas Sarkozy et François Hollande, qui en étant sur-Président ou sous-Président, se sont abimés, et les Français les avaient rejetés», explique M.Silnicki en ajoutant qu'Emmanuel Macron cherche à «tisser le lien le plus fort possible avec l'opinion publique française qui est toujours attachée à l'image du monarque républicain».
Pour sa part, le Président français tente de jouer avec «l'ensemble de ses leviers pour se construire l‘image d'un Président moderne mais fort».
«Les intérêts militaires sont un atout considérable pour la construction de son image et pour modifier la façon dont il va être perçu par l'opinion. Tous les leviers sont utiles», précise l'expert.
Par ailleurs, il considère que la stratégie choisie par M.Macron lui porte ses fruits au début de son mandat, avec 64% d'opinions favorables à son égard.
«C'est plutôt une période de grâce pour Macron, il faut attendre pour en tirer un bilan. Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que la communication qu'il déploie est maîtrisée, verrouillée, qu'elle vise à minimiser les risques. C'est possible tant qu'il n'est pas trop perturbé. On sait que sa communication verrouillée sera davantage mise à mal quand il vivra ses premiers épisodes sociaux. C'est dans les temps mouvementés que nous verrons si le capitaine est à la hauteur», conclut M.Silnicki.