Selon les informations présentées par l'organisation non gouvernementale Amnesty International (AI), des milliers de civils ont été victimes de l'opération militaire visant la libération des quartiers ouest de Mossoul.
Néanmoins, le nombre élevé de victimes ne serait pas uniquement causé par les terroristes de Daech. À en croire le rapport publié par AI, les forces de sécurité irakiennes ainsi que celles de la coalition dirigée par Washington en seraient également responsables car elles n'avaient pas pris en considération le grand nombre de civils résidant dans les quartiers occupés par les terroristes et, par conséquent, elles n'ont pas changé leur stratégie lors des opérations militaires et le pilonnage massif de ces quartiers.
Amnesty International a également recensé une série d'attaques dans lesquelles les forces irakiennes et celles de la coalition menée par les États-Unis ne semblent pas avoir atteint les cibles militaires visées, mais au contraire avoir tué et blessé des civils et détruit ou endommagé des biens civils.
Ayant interrogé quelque 150 personnes, y compris des habitants de la partie ouest de Mossoul, les experts, les analystes et les spécialistes d'AI ont constaté 45 pilonnages sur les positions de Daech, où au moins 426 civils ont été tués.
«L'ampleur et la gravité des pertes civiles durant l'opération militaire pour la reconquête de Mossoul doivent être immédiatement reconnues au plus haut niveau par le gouvernement irakien et par les autorités des États membres de la coalition menée par les États-Unis», a déclaré Lynn Maalouf, directrice de la recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty International ajoutant que l'utilisation par Daech «des habitants comme boucliers humains n'amoindrit pas l'obligation légale des forces pro-gouvernementales de protéger les civils».
Le 18 juin 2017, l'armée irakienne a lancé l'assaut sur la vieille ville de Mossoul, qui était contrôlée par les djihadistes de Daech. Située sur la rive occidentale du Tigre, qui coupe la cité en deux, la vieille ville, qui était le dernier bastion du groupe terroriste à Mossoul, est un dédale de petites rues densément peuplées. L'avancée des blindés y était impossible et l'usage d'armes lourdes risquait de mettre en péril la population civile.