La raison invoquée officiellement est «la nécessité de remplir les exigences de l'Onu» mais de nombreux observateurs y perçoivent la volonté de Pékin de revoir radicalement ses relations avec Pyongyang. D'après les experts, par ce geste la Chine montre qu'elle n'apportera pas son soutien militaire à la Corée du Nord en cas de conflit armé.
«La Chine est confrontée à un dilemme: soit maintenir les contacts militaires, mais dans ce cas elle serait la seule à entretenir des contacts militaires réguliers avec la Corée du Nord, soit respecter rigoureusement toutes les résolutions de l'Onu», explique Alexeï Maslov, directeur de l'École des études orientales auprès de l'Université nationale de recherche École de haute économie.
«Ce n'est pas une simple interruption bilatérale des contacts mais l'accomplissement des exigences de l'Onu», ajoute le politologue.
«Cela témoigne du niveau de tension entre Pyongyang et Pékin», explique Gueorgui Toloraïa, directeur du Centre de stratégie russe en Asie auprès de l'Institut d'économie affilié à l'Académie des sciences de Russie. Selon l'expert, la Chine considère le programme nucléaire nord-coréen comme «une menace à sa sécurité».
Alexeï Maslov estime qu'en renonçant à sa coopération avec Pyongyang, Pékin fait comprendre à son voisin qu'il ne souhaite pas être otage de sa ligne visant à accroître la tension dans la région.
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