"Au vu des premiers éléments de l'enquête préliminaire" ouverte le 13 mars, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir vendredi une information judiciaire contre X pour "favoritisme et recel de favoritisme", a-t-il précisé.
Business France, agence publique dont la ministre du Travail Muriel Pénicaud était à l'époque directrice générale, est soupçonnée d'avoir enfreint la réglementation sur les marchés publics en ne faisant pas d'appel d'offres pour l'organisation de cet événement, confiée au géant de la communication Havas en décembre 2015.
"La mise en concurrence n'a pas eu lieu concomitamment entre les trois prestataires contactés", Havas, Apco et Publicis, écrit le cabinet E&Y dans un audit rendu en juillet 2016, d'après une source proche du dossier.
Muriel Pénicaud est soupçonnée d'avoir été informée en amont de dysfonctionnements.
La ministre est aussi soupçonnée d'avoir tardé à informer son conseil d'administration du rapport rendu par E&Y et d'en avoir présenté une synthèse tronquée, d'après Libération.
L'ouverture de cette information judiciaire rend désormais envisageable l'option d'une mise en examen de Muriel Pénicaud sous condition que les juges d'instruction réunissent des "indices graves ou concordants" à son encontre.
Selon les chiffres du Canard enchaîné, la soirée a coûté la bagatelle de 380 000 euros, dont 100 000 euros pour l'hôtel des invités. L'enquête avait été ouverte pour favoritisme, complicité et recel.