Le sommet du G20 qui s'ouvrira le 7 juillet à Hambourg est l'un des évènements les plus attendus de la scène politique internationale et ce n'est un secret pour personne que la rencontre Poutine-Trump, tant anticipée par le monde politique et médiatique, à la faveur de nos confrères, qui spéculent à longueur de colonnes sur cet échange… au sommet.
Le journal Libération s'attend de son côté à une réunion compliquée en raison de l'arrivée de Donald Trump et des manifestants qui promettent «l'enfer» autour du lieu de l'événement.
«Divergences sur la lutte contre le changement climatique, le libre-échange, première rencontre entre les présidents américain et russe dans un contexte pesant, tensions américano-chinoises, frictions Allemagne-Turquie, rarement les sujets de contentieux ont été aussi nombreux pour une réunion internationale de ce type», écrit le journal.
La visite du Président chinois en Allemagne a également augmenté le nombre de spéculations sur fond du G20. Pour Le Figaro, les pandas de diplomatie offerts par la Chine à Berlin témoignent ainsi du rapprochement germano-chinois car «derrière les sourires et le symbole, il est bien question de politique».
«En mettant en scène un rapprochement entre Berlin et Pékin, Angela Merkel adresse aussi un message à Donald Trump, qu'elle doit rencontrer jeudi à Hambourg», insiste le journal, tout en précisant que «la chancelière se fait peu d'illusions sur les possibilités d'un consensus au G20».
En outre, les médias donnent une place particulière à la situation autour du retrait des États-Unis de l'accord sur le climat. Selon Libération, «l'enjeu du sommet du G20 de Hambourg sera, pour le climat, d'éviter tout nouveau recul en s'assurant que les autres grands pollueurs réaffirment clairement leur adhésion à ce pacte». Le Journal de Montréal a de son côté défini trois sources de tension susceptibles de réchauffer le sommet: climat, tensions bilatérales et manifestations.
En ce qui concerne les affaires financières, Les Échos écrivent que le sommet veut encourager les investissements privés en Afrique: «L'Allemagne a fait de ce partenariat avec l'Afrique (appelé "Compact with Africa") une priorité de sa présidence du G20 en 2017».
De quoi les dirigeants peuvent-ils discuter en marge du G20? Voici les prévisions faites par les analystes de CNN, Aaron David Miller et Richard Sokolsky:
«L'attention du monde est centrée sur le problème insoluble de la Corée du Nord, mais les Russes ont très peu à offrir là-bas. Il existe plus de raisons d'être optimiste au Moyen-Orient, où, au moins sur papier, Washington et Moscou ont des convergences d'intérêts dans la lutte contre Daech. (…) L'aspiration de Trump à enrôler Poutine dans la coalition pour vaincre Daech est bien connue. Poutine ne demanderait pas mieux que d'échanger cette participation contre la levée des sanctions contre la Crimée et l'Ukraine», affirment-ils.
En marge de leurs éventuels sujets de conversation, qui diffèrent d'un média à l'autre (Ukraine, sanctions, Daech et Corée du Nord), plusieurs journaux évoquent l'ambiance éventuelle lors du sommet. Newsweek en est sûr: la poignée de main entre les dirigeants américain et russe démontrera «un niveau olympique de fanfaronnade de machos»!
Al Jazeera a de son côté appelé les pays du G20 à se concentrer sur l'amélioration de la société civile, parce qu'avec une telle liste de problèmes essentiels, «il faudra plus de 20 personnalités pour les résoudre».
Le journal Die Welt affirme toutefois qu'à la veille du sommet, les politiques allemands traitent le Président américain comme un «pestiféré» et essaient de prendre les distances avec lui. La semaine dernière, dans le cadre de la réunion européenne, Angela Merkel a souligné à plusieurs reprises ses «différences» avec les États-Unis.
«L'Allemagne, avec sa chancelière doucement rebelle, sa politique des réfugiés et un énorme excédent d'exportations vers les États-Unis est actuellement menacée de tomber dans le groupe des "partenaires hostiles"», déclare le journal, ajoutant que dans une telle situation, les politiques ne veulent pas alimenter encore plus le conflit du côté allemand.
Quant aux relations russo-allemandes, USA Today a décidé d'aller plus loin dans ses prévisions pour le G20. Le journal titre: «Vladimir Poutine va-t-il essayer d'effrayer Angela Merkel lors de leur rencontre (à Hambourg)?» À l'appui de cette question polémique, il affirme que le Président russe aurait amené son chien Connie pour une réunion avec la chancelière allemande spécialement pour l'effrayer. Pour le journal, cette réunion souligne une relation politique tendue qui sera à nouveau testée au sommet à Hambourg.