Ces dix dernières années les astronomes ont découvert des milliers de planètes situées en dehors du système solaire, dont une partie ressemble à la Terre par la taille et d'autres sont des copies plus ou moins grandes de Jupiter. Actuellement, les planétologues étudient leur atmosphère pour savoir si la vie y est présente et découvrir l'histoire de leur formation.
En étudiant les caractéristiques des géantes gazeuses de la même taille que Jupiter ou de taille largement supérieure, les spécialistes ont noté que la probabilité de découvrir de petites ou grandes géantes gazeuses à proximité d'une étoile n'était pas aléatoire.
En particulier, les grands «cousins» dont la taille est quatre fois supérieure à la plus grande planète du système solaire ont été aperçus le plus souvent près des étoiles dont le sol ne contient pratiquement pas de «métaux» astronomiques, c'est-à-dire d'éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium. En règle générale, plus l'étoile est «propre» plus il y a de chances de découvrir à proximité de grandes géantes gazeuses dont la taille moyenne est élevée.
Des liens similaires, mais moins significatifs, existent également entre l'orbite des planètes et la composition chimique des étoiles: en moyenne, moins une étoile contient de «métaux» et plus les planètes en sont éloignées. Les experts reconnaissent que cette tendance est relativement faible et qu'il faudra encore la confirmer dans le cadre des observations d'un plus grand nombre de planètes et d'étoiles.
Une telle délimitation dans les masses de grandes planètes, pensent les scientifiques, témoigne du fait qu'elles se forment selon deux scénarios différents. Les petites planètes, de taille et de masse similaires à Jupiter, sont apparues suite à l'accumulation de gaz à la surface d'un «embryon» rocheux de taille et de densité semblables à la Terre, alors que les grandes géantes gazeuses sont nées suite à un effondrement gravitationnel direct d'une partie du gaz dans le disque protoplanétaire à cause de l'apparition de zones présentant une densité anormalement élevée.
Tout cela, soulignent Vardan Adibekyan et ses collègues, pourrait indiquer pourquoi les «cousins» de la Terre et d'autres petites planètes se forment plus souvent à proximité de naines rouges et d'autres petites étoiles dont le sol contient généralement plus de «métaux» que les grandes étoiles. Si les astronomes parvenaient à le confirmer, alors ils disposeraient d'un nouveau moyen de limiter le nombre d'étoiles à proximité desquelles on pourrait s'attendre à la découverte de véritables «doubles» de la Terre.