«Depuis les années 1960 l'Arabie saoudite dépense des millions de dollars pour exporter le wahhabisme dans le monde islamique, notamment au sein des communautés musulmanes en Occident», affirme le rapport de la Société londonienne Henry Jackson. Ses auteurs indiquent qu'au Royaume-Uni ce financement s'effectue principalement sous forme de dons aux mosquées et aux établissements scolaires islamiques où trouvent notamment refuge les «passeurs de l'extrémisme islamique» et où «la littérature extrémiste est diffusée».
«L'influence est également exercée par la préparation de leaders religieux britanniques en Arabie saoudite, ainsi que par l'utilisation de manuels saoudiens dans les écoles islamiques indépendantes du Royaume-Uni», stipule le rapport. Selon ses auteurs, l'Arabie saoudite est le principal sponsor des organisations radicales au Royaume-Uni, où au cours des cinq derniers mois les islamistes radicaux ont commis trois crimes retentissants: l'attentat sur le pont de Westminster du 22 mars (6 morts), l'attentat de Manchester du 22 mai (22 morts) et l'attentat sur le pont de Londres du 3 juin (8 morts).
Le document liste les mosquées financées par Riyad à Londres, Édimbourg, Birmingham et dans d'autres villes du pays où l'on appelle au djihad et l'on confesse une idéologie extrémiste. «Il a été constaté que le Fonds islamique de Leicestershire, dont l'activité extrémiste était très préoccupante, était largement financé par l'Arabie saoudite», indique le document.
Le rapport de la Société Henry Jackson n'est pas l'unique étude pointant les connexions saoudiennes des extrémistes islamiques au Royaume-Uni. En 2007 le docteur Denis MacEoin, expert de l'islam à Newcastle, avait conclu avec un groupe de chercheurs que la majeure partie de la littérature musulmane extrémiste était imprimée et propagée par des fonds liés à l'Arabie saoudite.
Pendant ce temps le gouvernement de Theresa May est critiqué par l'opposition pour sa réticence à publier les résultats de l'enquête officielle sur les sources de financement du terrorisme au Royaume-Uni. Ce rapport était censé être rendu public en 2016 mais une source du ministère britannique de l'Intérieur a déclaré au Guardian qu'il ne sera pas publié à cause de son «contenu sensible». L'opposition suppose qu'il fait précisément la lumière sur le financement de l'extrémisme dans le pays à partir de sources saoudiennes et appelle le gouvernement à rendre publics les résultats de l'enquête.
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