Le désert nigérien du Ténéré est «un véritable cimetière à ciel ouvert» pour les migrants africains sur la route de l'Europe passant par la Libye, ont alerté lundi une trentaine d'élus de la région d'Agadez, dans le nord du pays.
«Le Ténéré nigérien est en train de devenir un véritable cimetière à ciel ouvert pour les bras valides d'Afrique de l'Ouest et du centre, attirés par le mirage européen», ont expliqué dans un communiqué 37 élus du conseil régional d'Agadez.
Ce drame résulte notamment du fait que les migrants empruntent des routes plus dangereuses. Pour éviter les contrôles, les passeurs tentent de contourner les pistes habituelles menant en Libye où se trouvent les «points d'approvisionnement en eau», relève le communiqué.
Les élus d'Agadez ont appelé la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (CÉDÉAO), regroupant 15 pays, «à mettre en place des mécanismes consensuels» qui pourraient empêcher ces migrants d'arriver jusqu'à Agadez et à poursuivre «leur périple périlleux».
«Ce désert est plein de corps des migrants», avait regretté en juin, le ministre de l'Intérieur Mohamed Bazoum, cité par l'AFP, lors d'une tournée de sensibilisation dans le nord sur la migration irrégulière.
Entre mai et juin, 52 migrants, dont des bébés, avaient été retrouvés morts en plein désert, à proximité de la Libye. 51 migrants portés disparus il y a deux semaines, après avoir été abandonnés en plein désert, sont probablement morts, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).