Selon M. Mann, il a «averti» en 2011 le Président Obiang que «George Soros et William Bourdon», ainsi que deux autres protagonistes du coup d'État de 2004, l'opposant en exil Severo Moto et l'homme d'affaires Ely Khalil, «avaient l'intention de renverser le gouvernement».
«Je n'ai pas de preuve écrite», a-t-il cependant prévenu avant de passer aux accusations, cité par la défense de Teodorin Obiang, fils du Président équato-guinéen, jugé devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des biens mal acquis.
«J'ai expliqué au Président que cela pouvait arriver par n'importe quel moyen», a-t-il ajouté. Le chef d'État lui avait alors produit un mail de 2007 «du bureau d'Ely Khalil à M. Bourdon, qui mettait en cause le comportement du vice-Président», Teodorin Obiang, a précisé M. Mann.
D'après le mercenaire anglais, qui a été condamné à 34 ans d'emprisonnement en Guinée équatoriale pour tentative de coup d'État, puis gracié par le Président Obiang et libéré en 2009, les personnes mentionnées envisageaient «toutes les options, y compris légales». À la question de la Présidente de savoir s'il avait été payé pour sa déposition à la barre, il a répondu par la négative, mais a affirmé avoir été défrayé.
Par la suite, l'avocat de Teodorin Obiang, Me Emmanuel Marsigny, a présenté le courriel en question datant de 2007, qu'il a pu obtenir puisqu'il comptait parmi les pièces de la défense du CCFD Terre Solidaire, qui avait été poursuivi par le Président équato-guinéen en diffamation, a expliqué l'avocat.
Le procès contre Teodorin Obiang est prévu jusqu'au 6 juillet. La justice française soupçonne le vice-Président équato-guinéen de s'être bâti de manière frauduleuse un patrimoine considérable en France. Dans le cadre du procès de lundi, plusieurs témoins des parties civiles dont des entrepreneurs et des journalistes ont parlé de la Guinée équatoriale comme d'un pays enlisée dans la répression, la «cleptocratie» et la «corruption», a indiqué l'AFP.