Un Russe sur cinq aurait un lien de parenté avec la reine d'Angleterre

© AFP 2024 POOL/CHRIS JACKSONLa reine Elisabeth II
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Environ 20% des Russes sont liés génétiquement avec les représentants de la dynastie contemporaine des Windsor, à laquelle appartient la reine d'Angleterre, les enfants de Nicolas II et ceux de la reine de France Marie de Médicis, rapporte le service de presse de la compagnie Genotek.

«Il y a trois ans nous avons réalisé un test ADN pour le politicien Vladimir Jirinovski et les résultats ont révélé qu'il avait des ancêtres communs avec Napoléon et Einstein. L'haplogroupe E1b1b1 de Vladimir Jirinovski est assez intéressant et correspond également à celui d'Adolf Hitler, Vlad III l'Empaleur et Benito Mussolini», explique le généticien Valeri Iliinski, directeur général de Genotek.

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C'est grâce à l'ADN mitochondrial, un segment du génome contenu dans les "stations énergétiques" de la cellule, qu'il est aujourd'hui possible de tirer de telles conclusions. Cet ADN est transmis avec les mitochondries de la mère à ses enfants, ce qui permet d'établir des liens de parenté, d'utiliser l'ADN mitochondrial (ADNmt) pour étudier l'histoire des migrations, et guider les chercheurs dans la constitution d'un «arbre généalogique» commun de l'humanité.

Les liens de parenté peuvent être également établis en examinant l'ensemble de mutations contenues dans le chromosome Y transmis par le père à ses fils. Les personnes avec un ADNmt ou un chromosome Y similaire sont classées en haplogroupes qui peuvent être répartis en groupes plus réduits ou englobés dans des groupes plus importants ayant la même origine.

Les chercheurs soulignent que la présence de tels liens ne signifie pas qu'une personne est la descendante directe, par exemple, de Gengis Khan ou des rois de l'antiquité. Un haplogroupe commun sur la ligne masculine ou féminine n'est qu'un indicateur montrant que ses représentants ont un père commun ou une mère commune qui aurait pu vivre il y a des milliers, voire des dizaines de milliers d'années avant l'apparition de dirigeants célèbres et de leurs «descendants» contemporains.

Valeri Iliinski et d'autres chercheurs de Genotek ont ainsi décidé de découvrir à quels haplogroupes appartenaient les habitants de la Russie en analysant les génomes reçus par la compagnie depuis deux ans de la part de personnes qui voulaient connaître leur origine à l'aide de tests génétiques.

Au total les scientifiques ont examiné plus de 2.500 génomes, dont environ la moitié appartenait à des hommes. Le plus grand nombre d'échantillons d'ADN provient de Moscou, de Saint-Pétersbourg, d'Ekaterinbourg, de Sotchi, de Krasnodar, de Rostov-sur-le-Don, de Vladivostok, de Novossibirsk, de Simferopol et de Kiev.

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Il s'avère que si l'on suit la ligne maternelle, la plupart des Russes appartiennent au groupe mitochondrial H, dont les représentants sont apparus au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Ouest il y a environ 30.000 ans et sont venus en Europe il y a environ 25.000-20.000 ans. Aujourd'hui une grande partie des Européens — environ 41% des habitants du sous-continent — sont des porteurs de cette variété d'ADNmt, ce qui permet de considérer les Russes comme des Européens à part entière.

Hormis 20% des Russes, cet haplogroupe réunit des personnes célèbres comme la reine Elizabeth II d'Angleterre et Marie de Médicis, l'épouse d'Henri IV, roi de France à la fin du XVIe siècle, ainsi que les enfants de Nicolas II, dernier empereur de Russie, qui ont hérité l'ADNmt de l'impératrice Alexandra Fedorovna, la petite-fille de la célèbre reine Victoria.

La situation est légèrement différente du côté des hommes: environ 25% des Russes appartiennent à l'haplogroupe R1a1 apparu, selon différentes théories, soit dans les steppes de la région Caspienne il y a environ 10.000 ans, soit dans l'Altaï ou en Asie centrale il y a environ 35.000-30.000 ans. On y retrouve Tom Hanks, Francis Drake, le roi des Pays-Bas Willem-Alexander, Nikolaï Prjevalski et Nikita Mikhalkov.

Selon les historiens et les paléogénéticiens, ces deux groupes sont arrivés en Europe pendant la dernière période interglaciaire, quand les glaces ont reculé. Après un nouveau gel, ils ont presque entièrement disparu. La population restante a pu survivre au sud de l'Europe et rétablir son nombre bien plus tard, alors qu'aujourd'hui leurs descendants représentent la majorité des habitants autochtones d'Europe.

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