Fin février 2015, le chirurgien italien Sergio Canavero annonçait le lancement d'un projet ambitieux intitulé HEAVEN/AHBR ambitionnant de transplanter la tête d'un volontaire sur un corps de donneur en connectant la moelle épinière au cerveau grâce à une procédure spéciale appelée «protocole GEMINI».
Les avis des neurochirurgiens concernant l'opération sont partagés: certains n'excluent pas une telle possibilité en principe, mais ne sont pas convaincus du succès de l'opération, d'autres pensent qu'une greffe de tête est une aventure qui se soldera inéluctablement par un échec.
En dépit du scepticisme de la communauté scientifique, Canavero et son partenaire, le neurochirurgien chinois Ren Xiaoting de l'université de Harbin, se préparent à réaliser la première transplantation de tête en fin d'année en Chine, où les autorités ont délivré une autorisation et ont alloué les fonds nécessaires pour mener une telle expérience.
— Je le prends très calmement. Je ne considère pas le travail avec Canavero comme le principal projet de ma vie. Même s'il a évidemment changé beaucoup de choses et a apporté de nombreuses nouvelles possibilités, dont l'utilisation efficace est devenue un plaisir particulier pour moi. Par exemple, j'ai réussi à créer l'association «Aspiration à la vie», qui permet aux professionnels et aux amateurs de populariser et de développer les derniers exploits de la science et notamment de la médecine.
Je suis également membre d'une équipe qui crée le premier robot d'assistance dans le monde capable de prendre en charge une partie du travail pénible pour le déplacement de chargements ou de valises tout en étant accessible à tous financièrement. De plus, je travaille à l'élaboration d'un fauteuil roulant intelligent. Ainsi, j'ai actuellement dans ma vie beaucoup d'autres choses plus intéressantes et agréables que la préparation d'une opération controversée de greffe de tête. Tout va donc pour le mieux.
D'autant que j'ai une copine et que nous voyageons beaucoup ensemble.
- Pourquoi l'opération se déroulera-t-elle en Chine?
— Le fait est que le docteur Canavero a toujours eu sous la main plusieurs options pour le déroulement de l'opération, en espérant qu'au moins l'une d'elles fonctionnerait. Et c'est la carte chinoise qui a gagné. Le gouvernement chinois a été le plus souple et capable de prendre des décisions audacieuses et avisées en donnant une impulsion au secteur le plus créatif de la science: la médecine.
- Soutenez-vous les appels de Canavero à sauver votre vie et examinez-vous des méthodes alternatives et moins extrêmes pour combattre la maladie?
— Je pense qu'aujourd'hui je dois déjà prendre ma santé entre mes mains. Heureusement, dans le cas de ma maladie il existe une opération déjà testée et réalisée assez souvent d'implantation d'une tige en acier pour maintenir la colonne vertébrale droite — car la mienne est courbée.
Cette opération est réalisée dans plusieurs endroits en Russie et permet d'améliorer significativement l'état de santé des patients ayant mon diagnostic. Après cette opération il devient plus facile de respirer, de se déplacer dans les transports et simplement d'être assis. Bien sûr, elle ne redonnera pas leur force à mes muscles et ne me permettra pas de marcher, mais ma qualité de vie s'améliorera foncièrement.
Elle ne coûte pas une somme fantastique comme l'opération de Canavero: 2,4 millions de roubles (près de 36.000 euros). En dépit de toute mon activité et de mon travail fructueux j'ai du mal à réunir cette somme tout seul. Tous ceux qui trouvent mon activité digne de soutien peuvent m'aider ici, sur la plateforme Generosity.