Le vice-président de l'Association des diplomates russes, conseiller du vice-président du Conseil de la Fédération et ex-ambassadeur russe en Arabie saoudite Andreï Baklanov, estime que le remplacement du prince héritier dans ce pays arabe atteste d'un renforcement de la «position d'une partie du pouvoir suprême de l'Arabie saoudite directement liée à la famille royale et au fils du roi». M. Baklanov, cette décision annonce le retour au schéma habituel de la gouvernance en Arabie saoudite, à savoir que le roi désigne son fils comme prince héritier.
D'après M. Baklanov, les autorités saoudiennes se sont retrouvées dans une situation difficile et ont compris que «ce trio (le roi, son fils Mohammed ben Salmane et l'ex-prince héritier Mohammed bin Nayef) semblaient un peu artificiel, et n'était qu'une solution provisoire».
L'expert a fait remarquer que pendant tout ce temps, le roi a délégué une partie de ses pouvoirs à son fils et non au prince héritier. Et d'ajouter que Mohammed ben Salmane poursuivrait la politique énergique qu'il avait engagée alors qu'il n'était encore que le prince héritier en second.
«Durant cette période, Mohammed ben Salmane a entrepris un certain nombre de mesures énergiques, remarquables et significatives dans le domaine économique […], ainsi que sur le plan international, et en termes de visites à l'étranger et de participation à des réunions, y compris avec nos autorités», poursuit M. Baklanov.
Et de conclure:
«Il ne s'agirait donc pas d'un changement de position, mais au contraire d'une consolidation de la politique et des décisions prises par le roi jusque-là».
D'après l'expert, cette consolidation est liée notamment à la recherche d'un modèle optimal de développement économique et financier pour l'Arabie saoudite.