Le président du cabinet d'intelligence stratégique EPEE Jacques Hogard s'est exprimé sur Sputnik à propos de la teneur éventuelle des discussions entre les ministres des Affaires étrangères français et russe ce mardi 20 juin.
Selon lui, cette visite aura pour but de rentrer davantage dans le concret sur les sujets importants que sont d'abord la situation en Syrie, éventuellement en Irak, mais aussi sur d'autres sujets, comme le dossier ukrainien par exemple.
Évoquant les possibilités de rapprochement entre la France et la Russie sur la question syrienne, M.Hogard y voit un lien avec la question du positionnement des Occidentaux par rapport au Président Bachar el-Assad, à ses forces armées et à son régime.
«Malheureusement, de mon point de vue, la position occidentale et française est timide, et même si je crois que le Président Poutine a eu l'occasion d'expliquer la position russe au Président Macron, je pense qu'il y a un certain nombre de difficultés à faire comprendre l'action de la Russie dans la région», a-t-il signalé.
En ce qui concerne la Syrie et, plus généralement, la lutte contre le terrorisme, Jacques Hogard a déploré un grand désordre dans les approches de la coalition internationale comparativement à l'action cohérente de la Russie, de son allié iranien et du gouvernement syrien.
«Donc, d'un côté, on a une politique étrangère cohérente, qui met en œuvre des moyens importants pour réduire un ennemi commun qui est Daech et les groupes islamistes terroristes de toutes natures qui relèvent plus ou moins de la même idéologie. C'est l'action de la Russie et bien sûr de son allié iranien, du gouvernement syrien d'aujourd'hui et de ses forces armées. Puis, de l'autre, une coalition un petit peu improbable qui s'en prend aux uns ou aux autres, dans un grand désordre, parfois dans un grand mutisme des médias», constate l'expert.
«On a une immense campagne de désinformation qui a joué contre votre média et puis RT également. Je pense qu'il y a une très forte russophobie en France aujourd'hui qui est assez hallucinante quand on la regarde depuis Moscou. Parce qu'au contraire en Russie, il y a une certaine francophilie qui me semble plus traditionnelle et plus conforme à nos intérêts réciproques», a-t-il conclu.