Les résultats préliminaires
Il est possible de constater que les prévisions sont déjà confirmées par des résultats incomplets calculés sur la base de 97% des inscrits.
Ainsi à l'heure actuelle, l'alliance de La République en marche! et du MoDem remporte 325 sièges, le bloc de droite, comprenant le parti Les Républicains, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) et leurs alliés, prend 130 sièges, tandis que le Parti socialiste et ses alliés occuperont au moins 43 sièges au palais Bourbon.
Des gagnants et des perdants
Le second tour n'a fait que consolider cette tendance, confirmant les prévisions et apportant quelques surprises inattendues.
D'abord, le premier secrétaire du Parti socialiste a annoncé sa démission peu avant la divulgation des premiers résultats officiels.
Ensuite, au moins quatre anciens ministres français ont échoué à remporter des sièges à l'Assemblée. Myriam El Khomri, ancienne ministre du Travail, Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne et ancienne ministre de l'Écologie, Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Éducation nationale, ont toutes été battues.
Dans le même temps, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a remporté la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Pour la première fois de sa carrière politique, l'ex-candidate à la présidentielle a été élue députée à l'Assemblée nationale. Largement en tête au premier tour avec plus de 46% des voix, elle a fini par s'imposer au 2e tour face à Anne Roquet, candidate REM.
Un autre ex-candidat au poste de chef de l'État, Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, a annoncé sa réélection dans la huitième circonscription de l'Essonne, affirmant avoir recueilli «plus de 60% des voix [52,05, ndlr]», malgré le ballottage défavorable.
Stéphane Le Foll, ancien ministre de l'Agriculture, a été également réélu avec près de 55% des voix, dans l'ancien fief de François Fillon.
Le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé dimanche sa victoire au seconde tour de l'élection législative. L'ex-candidat à la présidentielle a aussi affirmé que son parti aurait un groupe parlementaire qui effectuera une «résistance sociale» aux projets du gouvernement.
Bruno Le Maire, actuel ministre de l'Économie, a gagné sa course contre Fabienne Delacour du Front national dans la 1ère circonscription de l'Eure. Il a remporté 64,53% des suffrages contre 35,47%.
La victoire de La République en marche! vue de Moscou
L’écrasante victoire du parti fondé par Emmanuel Macron au second tour des législatives fait peser une responsabilité particulière sur le Président, considère Konstantin Kossatchev, chef de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
«Le temps des promesses électorales pour ce mouvement né de rien et aujourd’hui un parti parlementaire La République en marche! appartient au passé. Quel sera son avenir dépendra entièrement et pleinement de Macron lui-même qui a maintenant à prouver que ses victoires ne sont pas fondées sur les déceptions précédentes, mais aussi par les attentes satisfaites des électeurs français», a-t-il indiqué sur sa page Facebook.
D’après lui, le second tour des législatives n’a fait que confirmer la tendance affichée pendant le premier tour et l’élection présidentielle. «Elle réside dans le rejet par la plupart des électeurs des partis et des candidats "traditionnels", primo, et dans une fatigue générale de la politique (basse activité électorale), secundo».
Le vote de dimanche n’a pas été marqué par une intrigue, mais elle surgit maintenant, poursuit-il.
«La question principale est de savoir comment le Président Macron, qui a sa propre majorité au parlement et n’a pas besoin de compromis politique, réalisera son programme électoral assez amorphe et parfois populiste», a écrit le sénateur.
L’abstention est la grande élue
En outre, le déroulement du vote a été marqué par un problème d’assesseurs: de nombreux électeurs ont été obligés d'attendre devant les portes closes des bureaux de vote afin de pouvoir remplir leur devoir électoral à cause d’un manque de ces derniers.