Le premier procès de journalistes en lien avec le putsch avorté en Turquie

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Un tribunal d'Istanbul a commencé à juger lundi plusieurs journalistes turcs de renom accusés de complicité avec le putsch manqué de juillet 2016, une affaire qui renforce l'inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse.

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Au total, 17 personnes, dont plusieurs journalistes, parmi lesquels les frères Ahmet et Mehmet Altan et la chroniqueuse Nazli Ilicak, risquent la prison à perpétuité. Elles sont accusées notamment d'avoir «tenté de renverser le gouvernement», ainsi que «l'ordre constitutionnel».

Au terme d'une première audience consacrée à la lecture de l'acte d'accusation et au début de l'audition des accusés, le procès a été ajourné à mardi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Mme Ilicak, journaliste-écrivain qui a travaillé jusqu'en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, avait été la première personnalité des médias de premier plan arrêtée après le coup d'État manqué. Elle est en détention depuis fin juillet.

«Je souffre énormément d'être confrontée à de telles accusations», a-t-elle déclaré au tribunal. «J'ai plus de 70 ans et je n'ai jamais eu de ma vie aucun lien avec un groupe religieux, encore moins un groupe terroristeé, a-t-elle dit.

Ahmet Altan est un romancier et journaliste qui a travaillé pour les grands quotidiens Hürriyet et Milliyet, et a fondé le journal d'opposition Taraf. Son frère, Mehmet Altan, est un écrivain qui a rédigé plusieurs ouvrages sur la politique.

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Les trois journalistes sont notamment accusés d'avoir fait l'apologie de la tentative de coup d'Etat à venir lors d'une émission diffusée la veille du coup de force sur une chaîne de télévision locale pro-Gülen, Can Erzincan.

«Avec ce procès, de nouveaux sommets ont été atteints dans l'absurdité croissante des accusations portées contre les journalistes», a dénoncé l'ONG Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué.

C'est la première fois que des journalistes sont jugés dans le cadre des poursuites judiciaires engagées après le putsch raté du 15 juillet. Ankara accuse Fethullah Gülen, un prédicateur musulman qui réside aux États-Unis depuis 1999, d'avoir orchestré la rébellion avortée qui a fait 290 morts, dont 190 civils et 100 putschistes, et plus de 2.000 blessés. Les autorités turques demandent avec insistance à Washington d'extrader M. Gülen. Ce dernier a démenti toute implication.

Les purges d'ampleur se déroulent depuis lors dans le pays, avec plus de 113.000 arrestations et 100.000 personnes limogées au sein de l'armée, de la fonction publique et du secteur privé.

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