Les derniers sondages, réalisés presque la veille des élections législatives en France, sont paradoxaux. Ainsi, 61% des Français souhaitent «rectifier le premier tour avec une majorité moins importante qu'attendue». Néanmoins, un sondage Odoxa pour France Info paru ce vendredi explique que 53% des électeurs n'auraient pas prévu d'aller voter.
Dans une interview accordée à Sputnik, Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à l'Université Paris VIII, estime qu'actuellement, il y un véritable ras-le-bol du système politique et de la classe politique en France:
«Le vote des Françaises et des Français a répondu à une volonté de changement profond […]. Cependant, cela ne s'appuie pas sur une vague d'adhésion extrêmement forte et massive au nouveau Président et à sa formation».
Le désir de plus de 53% des électeurs de ne pas se rendre aux urnes s'explique, d'après l'interlocuteur de l'agence, par l'impuissance du parlement français face à l'exécutif:
«D'une certaine manière, les électeurs en prennent acte en ne se précipitant pas aux urnes».
En outre, le changement des personnes au pouvoir, la victoire d'Emmanuel Macron et de son parti La République en marche!, ne signifie pas forcément le changement des règles de fonctionnement du système politique, explique le politologue.
«Il faut changer les règles du jeu politique, nous sommes au 21e siècle, nous ne pouvons plus continuer avec un système politique hérité du 20e siècle».
Et de poursuivre: il y a un problème de représentativité qui renforce le sentiment de défiance par rapport au système politique.
«Les partis politiques sont décrédibilisés et n'organisent plus la société, ils ne sont désormais plus des canaux de communication efficaces entre décideurs et citoyens».