Les résultats du premier tour des législatives tenu le 11 juin dernier en France promettent une large majorité au Président Emmanuel Macron et à son parti La République en marche, au point que certains observateurs redoutent une concentration de pouvoirs excessive. Selon l'interlocuteur de Sputnik Claude Rochet, ancien haut fonctionnaire, spécialiste en philosophie politique et professeur honoraire à l'université Aix-Marseille III, « ce qui est inquiétant, c'est qu'il n'y a pas d'opposition ».
« On ne peut pas compter sur le Parti socialiste pour s'opposer à des lois type El Khomri, d'autant que la faible opposition que représentaient les frondeurs a presque disparu: il ne reste que Christian Paul en course et quelques autres, mais avec très peu de chances de se qualifier », a précisé Claude Rochet.
Et d'ajouter que « le Front national [n'aurait] sans doute pas plus d'un ou deux députés, et la France insoumise quelques-uns ». Selon lui, on peut prévoir « des périodes de trouble assez intenses ».
« Cette majorité sera assez différente de ce qu'on a pu avoir jusqu'à présent, parce que beaucoup de ces gens n'ont pas des idéologies politiques très structurées, comme celles des partis traditionnels », a expliqué M. Rochet.
D'après lui, les nouveaux députés vont avoir la volonté d'être beaucoup plus directs, d'avoir un impact sur la réalité, d'être moins idéologues, « mais ils n'auront pas forcément la dextérité nécessaire pour faire les choses de façon habile. […] On risque d'avoir des arbitrages un petit peu "trash" ».
« Le renouvellement n'est pas total mais partiel: il y a une moitié de nouveaux environ. Ce n'est pas la grande révolution, ce sont des gens qui ont été choisis, […] mais il y aura malgré tous des nouveaux visages à l'Assemblée », a-t-il déclaré.