Le Président russe figure parmi ces rares personnes qui pourraient écouter et comprendre les Nord-Coréens tout en essayant de les convaincre, alors que les États-Unis font de l'arrêt des essais nucléaires et balistiques de Pyongyang un préalable au lancement d'un dialogue, a déclaré à Sputnik le député du Parti démocrate de Corée Song Young-gil, émissaire spécial du Président sud-coréen pour la Russie.
« La Corée du Nord ne doit que déclarer son éventuel abandon de l'arme nucléaire, et cela ne doit pas forcement se faire suite à des intimidations. Mais quand vous avancez comme préalable ce qui doit être le résultat des négociations, cela signifie que vous ne voulez tout simplement pas négocier », a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que, selon la Russie et la Chine, les tirs de missiles nord-coréens pourraient être suspendus en échange d'un arrêt des manœuvres américano-sud-coréennes.
« Sous la présidence de Roh Tae-woo [1988-1993, ndlr], de tels exercices conjoints avaient déjà été suspendus pour un an », a relevé M. Song.
Selon ce dernier, le nouveau Président américain Donald Trump a sans doute plus de chances que son prédécesseur de régler le problème nucléaire de la péninsule de Corée.
« Trump essaie au moins de faire quelque chose », a expliqué le parlementaire sud-coréen, ajoutant que le locataire de la Maison-Blanche s'était déclaré prêt à rencontrer le Président de la Corée du Nord.
L'interlocuteur de Sputnik a souligné par ailleurs que les questions de sécurité en Asie du Sud-Est pourraient se résorber d'elles-mêmes si cette région était liée par toute une chaîne d'intérêts économiques.
« C'est pourquoi la ligne du Président Moon Jae-in en vue de créer un espace économique intégré en Asie de Sud-Est revêt une importance primordiale. Et même si la participation de la Corée du Nord est pour le moment compliquée, nous devons commencer par la coopération économique russo-sud-coréenne avec notamment la reprise du projet logistique Rajin-Khassan », a suggéré le député.
Et de conclure qu'à ces fins, le Président sud-coréen Moon Jae-in entendait, à l'exemple de son homologue russe Vladimir Poutine, qui a créé le ministre du Développement de l'Extrême-Orient, instituer le Conseil pour la promotion de la coopération économique avec le Nord.