La Chine et la Russie ont mis à jour la base juridique de leur coopération en Antarctique, dont le sous-sol regorge de charbon, de pétrole et de gaz naturel formés avant la dérive des continents, mais pas question de parler d'une exploitation commerciale de ces ressources minérales tant les enjeux du réchauffement climatique sont grands.
« Il s'agit de conjuguer les efforts afin d'étudier ces sites naturels uniques en leur genre, ce qui profiterait tant à la Chine qu'à la Russie », a déclaré à Sputnik l'expert russe Viatcheslav Martianov, qui observe depuis déjà une trentaine d'années le travail de ses collègues chinois au Pôle Sud.
Et d'ajouter qu'en Antarctique comme partout ailleurs, la Chine utilisait son puissant potentiel financier pour occuper des positions de leader.
« Les Chinois s'emploient à montrer à tout le monde qu'ils sont les meilleurs. […] Depuis 25 ans, la Russie effectue le forage sur sa station "Vostok" et a déjà extrait de la glace vieille de 600 000 ans, alors que leurs collègues chinois veulent obtenir de la glace vieille de plus d'un million d'années », a relevé l'interlocuteur de l'agence.
Les activités de la Chine dans les régions polaires sont suivies de très près, d'autant plus que cette année, Pékin accueille pour la première fois la réunion annuelle des membres du Traité sur l'Antarctique signé en 1959 et que la Chine n'a rejoint qu'en 1983. La presse soupçonne Pékin de velléités d'exploitation commerciale des ressources minérales du Pôle Sud.
Dans une interview accordée à Sputnik, Li Yuansheng, du Centre chinois d'étude de l'Arctique et de l'Antarctique, a formellement rejeté ces allégations émanant de la presse occidentale.
« Les publications des médias occidentaux n'ont rien à voir avec la réalité. […] Notre principale priorité est d'étudier les changements climatiques. Nous ne menons aucune préparation de la mise en valeur des ressources naturelles du Pôle Sud », a déclaré le chercheur.
Dans leur accord-cadre, signé à Pékin, la Chine et la Russie ont réaffirmé leur attachement inébranlable au Traité sur l'Antarctique.
Rappelons que le protocole de Madrid de 1991 a désigné l'Antarctique « réserve naturelle, consacrée à la paix et à la science ». Le moratoire sur l'exploitation des ressources minérales ne peut être remis en question avant 2048, et sera difficile à abroger.
La Chine dispose de quatre stations de recherche dans l'Antarctique : Changcheng (Grande muraille), Zhongshan, Kunlun et Taishan, cette dernière datant de 2014. Pékin a par ailleurs récemment lancé une expédition chargée de trouver un site pour y bâtir sa cinquième base, qui devrait fonctionner toute l'année.
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