«Un Premier ministre qui se laisserait imposer son gouvernement serait un pantin»

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Ce n’est qu’après une longue attente ce lundi 15 mai au matin que la France a connu le nom de son nouveau Premier ministre: Édouard Philippe a été désigné pour prendre la tête du gouvernement. Frédéric Saint Clair, chargé de la communication du Premier ministre de Villepin entre 2005 et 2007 commente cette décision d’Emmanuel Macron pour Sputnik.

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La nomination d’Édouard Philippe: «un choix cohérent, mais risqué»
Ayant été ministre de l'Économie d'un gouvernement de gauche, Emmanuel Macron voulait « se positionner au centre » afin de « rééquilibrer la machinerie gouvernementale », estime Frédéric Saint Clair, proche de Dominique de Villepin — qui soutenait Emmanuel Macron, et chargé de la communication politique du Premier ministre entre 2005 et 2007. Ainsi, en nommant au poste de Premier ministre un ancien porte-parole d'Alain Juppé, le Président « donne des gages au centre droit », explique dans une interview à Sputnik M. Saint Clair, qui considère cette décision comme « ni bonne, ni mauvaise », mais qui précise que le nouveau chef du gouvernement est « bonne recrue pour Emmanuel Macron. »

À la question de savoir si Édouard Philippe a déjà négocié sur les membres de son gouvernement, M. Saint Clair confie que même s'il n'a pas d'informations à ce sujet, il ne croit pas que ça soit le cas :

« Un Premier ministre qui se laisserait imposer son gouvernement serait un pantin. Cela signifierait qu'on a un Premier ministre fantôme et que tout le gouvernement se ferait depuis la présidence de la république, ce qui serait extrêmement grave ».

Et d'expliquer, qu'en tenant compte de l'aspiration d'Emmanuel Macron, qu'il avait déjà déclarée, d'être le « Président jupitérien », donc celui qui préside, et avoir un Premier ministre qui gouverne, il envisage de laisser « un marge de manœuvre suffisamment grande pour choisir un certain nombre de ministres et collaborateurs au sein de son cabinet ».

Cependant, M. Saint Clair se dit « sceptique sur sa capacité [d'Emmanuel Macron, ndlr] à réellement amputer les voix de la droite comme il l'a fait à gauche :

« Le PS à l'issue du premier tour était à 6 %, alors que Les Républicains étaient à 20 % avec les moments difficiles que l'on sait. Sept millions d'électeurs sont derrière François Fillon, la droite a encore un vrai socle électoral solide ».

Et de conclure :

« En revanche, je ne crois pas que ce soit une pénalité. Alain Juppé disait justement que si Les Républicains n'obtenaient pas une majorité à l'Assemblée nationale, il ne s'agirait pas de s'inscrire dans une opposition frontale ».

Ancien soutien d'Alain Juppé, plutôt classé au centre droit, Édouard Philippe se définit lui-même comme un homme de droite. Après avoir milité à gauche pour Michel Rocard, il a rejoint les rangs de LR puis est devenu député et maire du Havre. L'homme connaît Emmanuel Macron depuis 2011 quand ils se sont rencontrés à un dîner.

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