Suite à l'élection du Président français, le nouveau cabinet des ministres a commencé à se former au fur et à mesure. Lundi 15 mai, Édouard Philippe a pris la tête du gouvernement. D'après Alexandre Devecchio, journaliste et essayiste au Figaro, ce choix du Président Emmanuel Macron souligne bien son aspiration à déstabiliser la droite, les états-majors de la droite, « en montrant qu'il gouverne et à gauche et à droite » et en lui permettant « de se refonder ».
Selon M. Devecchio, cette décision du Président est cohérente avec sa vision, qui est « libérale-sociale-européenne ». Et de poursuivre :
« Édouard Philippe avait déjà dit qu'il était d'accord à 90 % avec Emmanuel Macron. […] À long terme, cela permettra à la droite de se refonder, de se repenser, et peut-être de se tourner vers un électorat populaire, eurosceptique, moins libéral. »
« Je ne sais pas si cela est satisfaisant pour les Français : une partie de la gauche a voté à la primaire pour virer François Hollande, une partie de la droite a voté pour écarter Alain Juppé. Et finalement Emmanuel Macron, ce n'est pas la droite et la gauche, c'est François Hollande plus Alain Juppé ».
« Il a été porté au pouvoir par 70 % d'électeurs de gauche, qui pourraient être agacés d'avoir un Premier ministre classé à droite. Il devra être habile pour donner des gages à son électorat de gauche. C'est un calcul compliqué. »
Et de conclure :
« La France insoumise l'a très bien compris : il pourra être l'un des vainqueurs de l'opération, qui pourra incarner la vraie gauche. »