Dans son interview, ce dernier évoque les raisons du refus de l'Union européenne de résoudre la question de la Crimée, le futur de l'UE et les particularités de la politique européenne des États-Unis.
Les relations entre la Russie et l'UE ont souffert de manière très considérable suite à l'adoption des sanctions antirusses en 2014. Que pensez-vous des rapports entre Moscou et Vienne?
Johannes Hübner: Il n'existe pas de divergences importantes dans les relations bilatérales russo-autrichiennes. Quoi qu'il en soit, le statut de membre de l'UE limite la marge de manœuvre de Vienne en domaine de la politique étrangère. En outre, les États-Unis avaient un intérêt à prendre des sanctions antirusses et ont pratiquement obligé l'UE à rejoindre le blocus économique contre Moscou. Les événements de 2014 en Ukraine ont servi de prétexte pour introduire les sanctions.
Quand peut-on s'attendre à un règlement de la question criméenne?
Au lieu de cela, les élites occidentales refusent le dialogue et continuent de se persuader que les Criméens n'ont pas pu voter pour le rattachement de la péninsule à la Russie, bien que notre devoir moral soit de soutenir ceux qui se sont prononcés selon le droit des peuples à l'autodétermination, qui est un principe de base de l'Onu.
Que pensez-vous de l'avenir de l'Union européenne?
La crise migratoire remet également en question la cohésion de l'UE. Elle a montré l'incapacité de l'Union à protéger ses frontières et à mener une politique migratoire acceptable non seulement pour l'ouest, mais aussi pour l'est de l'UE. Dans ce contexte, le groupe de Visegrád (qui réunit quatre pays d'Europe orientale: la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, ndlr) pourrait être un centre de gravité pour les pays d'Europe orientale qui résistent à la politique de Bruxelles pour garder leur propre souveraineté.
La plupart des membres de l'UE font également partie de l'Otan, une alliance militaire qui poursuit son expansion à l'est. Que pensez-vous des actions de ce bloc?
Que pensez-vous de la politique russe du président américain Donald Trump?
Le président américain a une marge de manœuvre très réduite pour prendre des décisions indépendantes, et la politique se fait dans les couloirs. La mise en œuvre de la volonté de Donald Trump de modifier l'approche politique envers la Russie a été immédiatement bloquée. La démission de Michael Flynn (conseiller du président américain pour la sécurité nationale, ndlr) à cause de sa coopération prétendue avec la Russie ne fait que confirmer le fait que toute amélioration des relations avec Moscou reste malheureusement indésirable à Washington.
Pourquoi des cercles d'influence américains ont-ils intérêt à conserver une politique antirusse?
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