La joueuse de 30 ans, qui avait été suspendue 15 mois pour dopage, rentrera-t-elle sous les huées ou sous les applaudissements? On l'ignore encore. Sa première rivale sera l'Italienne Roberta Vinci, qui s'est déjà exprimée concernant l'invitation de la Russe au tournoi.
Certains saluent le retour de la Russe, d'autres n'ont pas d'opinion. L'avis des participants n'intéresse pas vraiment les organisateurs. En l'occurrence, c'est le conseil d'administration du tournoi, Porsche tennis Grand prix, qui a envoyé ce carton d'invitation à Sharapova. La décision était collégiale, selon les règles et les traditions du tennis. Et c'est l'organisateur qui décide d'inviter ou non. La Russe est respectée à Stuttgart au moins pour ses trois victoires consécutives dans le tournoi entre 2012 et 2014, reproduisant l'exploit de Martina Navratilova (1986-1988).
La sanction contre Sharapova concernait absolument tout ce qui concerne le tennis professionnel. Pendant sa disqualification elle n'était pas autorisée à s'entraîner sur les terrains du tournoi. Encore hier, quand le tournoi a démarré à Stuttgart, elle n'était pas admise à entrer dans le stade. La jeune femme se préparait sur un terrain fermé de Sillenbuch, dans le Bade-Wurtemberg près de Stuttgart. On ignore dans quelle forme elle va revenir devant le monde du tennis. Aucune information ou vidéo n'a filtré. Par contre perdre face à Sharapova, qui n'a pas pu pratiquer en compétition pendant une longue période, serait honteux pour celles qui se sont aguerries en multipliant les tournois.
La question est de savoir au nom de qui protestent les joueuses opposées à Sharapova. Certes, leur sport est individuel mais, dans le même temps, derrière chaque célébrité du tennis se trouvent les intérêts d'un grand nombre de personnes. Et il est clair dès à présent qu'en invitant Maria Sharapova, qui n'a pas joué depuis plus d'un an, le tournoi de Stuttgart n'est d'office pas perdant. La compétition se jouera à guichets fermés à coup sûr, et la publicité gratuite dans la presse est déjà assurée.
Si son retour avait eu lieu dans un tournoi en Russie, le soutien des tribunes lui serait garanti. Mais tout sera controversé en Europe, où l'avis du public est formé par les médias qui présentent à leur tour les déclarations de toutes les parties contestataires. Cet avis est écouté par les organisateurs du principal tournoi du printemps — Roland Garros. On ignore encore quelle sera leur décision concernant Sharapova. Mais regardons la vérité en face. Sharapova est une marque, non seulement dans le tennis mais également dans le sport en général. Son trône a légèrement vacillé, mais c'est ce genre de sportifs qui intéressent le plus les sponsors et les organisateurs.
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