Spécialisée dans l'analyse du web social et de l'e-réputation pour le compte de marques et de médias, la société française Linkfluence étudie les millions de contenus publiés chaque jour par les internautes de 180 pays au sujet de la campagne présidentielle en France. Cela leur a permis de faire une trouvaille étonnante: parmi les 11 candidats à l'Elysée, Marine Le Pen est celle dont parlent le plus les internautes de langue anglaise, à savoir, 20 % de tous le contenu en ligne (réseaux sociaux, forums, espaces de discussion, ndlr.) contre 5 % en moyenne pour les autres candidats.
« Même Emmanuel Macron, qui bénéficie pourtant d'une bonne couverture dans les médias anglo-saxons, ne génère pas un tel bruit numérique », indique Guilhem Fouetillou, co-fondateur de Linkfluence.
Des commentaires sur la présidentielle géolocalisés aux États-Unis témoignent aussi d'un large soutien à l'eurodéputée.
« La plupart de ces contributions viennent de comptes pro-Trump déjà actifs pendant la campagne présidentielle américaine », souligne le dirigeant de Linkfluence.
Bien que ces voix d'Outre-Atlantique aient peu de chance d'avoir un réel impact sur le vote des électeurs français, « l'importance de ce bruit autour de Marine Le Pen permet de dynamiser sa campagne, d'alimenter sa couverture médiatique à l'étranger », estime Guilhem Fouetillou.
Alors, pour ceux qui s'imaginent que Moscou tente de s'ingérer dans l'élection française, ne serait-il pas temps qu'ils regardent un peu autour d'eux? En fait qu'ils regardent un peu plus attentivement.