Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), environ 8 000 fillettes sont soumises chaque jour à l'excision dans le monde, alors que les mutilations sexuelles féminines touchent près de 200 millions de femmes, un chiffre sans doute inférieur à la réalité, plusieurs pays touchés par le phénomène n'en communiquant rien.
« Chaque année, le gouvernement [d'Égypte, ndlr] ferme des centres médicaux réalisant l'excision. Qui plus est, les médecins qui font de telles opérations sont privés de leurs licences. Depuis 2008, les mutilations génitales féminines sont passibles de peines de prison allant de trois mois à deux ans et d'une amende », a déclaré à Sputnik Saad Hasan, ex-assistant du ministre égyptien de la Santé.
Selon les statistiques, 91 % des Égyptiennes, tant musulmanes que chrétiennes, ont subi l'excision.
D'après l'Unicef, près de 98 % des femmes somaliennes ont subi des mutilations génitales à des degrés divers.
« Malgré l'interdiction officielle de cette opération, le flot de Somaliennes qui souhaitent soumettre à l'excision leurs filles de 4 à 11 ans ne diminue pas. Il s'agit d'une tradition profondément ancrée qui n'a d'ailleurs rien à voir avec la religion », a indiqué un autre interlocuteur de Sputnik le médecin égyptien Ismail Hashim qui pratique en Somalie.
En effet, rien dans le Coran n'exige l'excision des filles, et bien que les militants dénoncent les faux discours religieux qui valident cette procédure, souvent très dangereuse, même en Occident, le nombre d'excisions augmente. Aux États-Unis, par exemple, en 1997, 168 000 opérations ont été effectuées, alors qu'en 2015, il s'agissait de 513 000 excisions.
Les conséquences peuvent être nombreuses pour la victime de telles pratiques, qu'il s'agisse d'un saignement pouvant entraîner une hémorragie et la mort ou différentes formes d'infections.
Au Soudan, 88 % des femmes sont passées par ce procédé, et malgré les efforts déployés par le gouvernement pour en finir avec l'excision d'ici 2018, cet objectif paraît toujours très éloigné.
« Le Soudan aurait hérité de cette coutume des tribus arabes au 14e siècle, mais, selon une autre version des historiens, ce seraient les pharaons qui auraient contribué à propager l'excision. Quoi qu'il en soit, à présent, elle est soutenue par les salafistes soudanais », a déclaré à l'agence le journaliste soudanais Ahmad Omran.
Et de conclure que pour réussir dans la lutte contre ce phénomène, un financement suffisant et le travail de spécialistes étaient nécessaires.
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